Les pays celtiques regroupent lâĂcosse, lâIrlande, lâĂle de Man, le Pays de Galles, les Cornouailles et la Bretagne. Des pays riches en lĂ©gendes et mythes divers, dont lâhistoire se mĂ©lange parfois avec des rĂ©cits fantastiques passionnants⊠1. Le leprechaun Irlande Petit personnage barbu et vĂȘtu de vert avec un chapeau, le leprechaun, ou farfadet, est un fĂ©tichiste des chaussures, quâil fabrique toute lâannĂ©e. Un boulot qui lui permet visiblement de ramasser un max de fric puisquâil cache un chaudron plein de piĂšces dâor au pied dâun arc-en-ciel. ParticuliĂšrement insaisissable, le leprechaun peut nĂ©anmoins se faire capturer. Enfin il paraĂźt. Quoi quâil en soit, si on le chope, il a pour obligation dâexaucer 3 vĆux en Ă©change de sa libĂ©ration. Un personnage au cĆur dâun musĂ©e Ă Dublin, qui est apparu Ă plusieurs reprises au cinĂ©ma. Notamment dans la saga horrifique Leprechaun, avec Warwick Davis. Câest dans la premier volet que Jennifer Aniston a fait ses dĂ©buts. 2. Le Roi Arthur Pays-de-Galles Si les origines du Roi Arthur dĂ©pendent grandement des pays et des rĂ©gions, il fut mentionnĂ© pour la premiĂšre fois dans la littĂ©rature galloise. Sa lĂ©gende fut par la suite agrĂ©mentĂ©e. Notamment par lâĂ©crivain français ChrĂ©tien de Troyes, qui y associa Lancelot du lac et le Saint Graal. Arthur qui est impliquĂ© dans des rĂ©cits dâaventure plus ou moins fantastiques ayant trĂšs largement inspirĂ© le cinĂ©ma ou la tĂ©lĂ©vision, dâExcalibur de John Boorman Ă la sĂ©rie Kaamelott, en passant par SacrĂ© Graal !, des Monty Python. On raconte par ailleurs que le Roi Arthur est amenĂ© Ă revenir sur terre si le monde a vraiment besoin de lui. 3. La banshee Irlande Magicienne et messagĂšre de la mort, la banshee apparaissait souvent Ă la veille de grandes batailles. La banshee qui lavait du linge dans un cours dâeau ou un lac ou qui se dĂ©voilait aux infortunĂ©s en pleurant ou mĂȘme en criant, suivant les pays. Pas grand chose Ă voir avec la sĂ©rie TV donc. 4. La forĂȘt de BrocĂ©liande France Connue dans le monde entier, cette forĂȘt bretonne a gagnĂ© sa popularitĂ© grĂące Ă Merlin lâEnchanteur. Câest ici que cette figure lĂ©gendaire de la littĂ©rature arthurienne aimait venir se poser et câest encore ici quâil rencontra Viviane, dont il tombe amoureux. Cette derniĂšre qui utilisa lâenseignement de Merlin pour lâenfermer dans les bois afin quâil reste avec elle Ă tout jamais. Ă BrocĂ©liande oĂč plusieurs sites sont magiques, Ă lâimage du fameux tombeau de Merlin. 5. Le Val sans retour France Une vallĂ©e magique adorĂ©e par les fĂ©es qui se planquaient au fond de lâĂ©tang pour ne sortir que la nuit. Un jour, lâune de ces fĂ©es tomba amoureuse dâun chevalier. Une histoire dâamour Ă lâorigine dâune guerre violente qui fit couler un sang responsable de la couleur rouge de la forĂȘt. Une forĂȘt dans laquelle on trouve lâArbre dâOr, quâun artiste a peint de la sorte aprĂšs lâincendie de 1990. 6. La lĂ©gende d'Andreas Pays de Galles Andreas⊠tel est le nom du diable au Pays de Galles. Le dĂ©mon qui un jour, en essayant dâĂ©chapper Ă un vicaire, laissa son empreinte sur une tombe du cimetiĂšre de lâĂ©glise de Llanarth. La brume que lâon peut voir au sommet du Cwm Idwal proviendrait dâailleurs de sa cuisine. La cuisine du diable. Andreas auquel on doit, toujours selon la lĂ©gende, le pont qui traverse la riviĂšre de Lune. Pont construit pour aider une femme Ă traverser en Ă©change de lâĂąme de la premiĂšre personne qui le franchirait. 7. La chaise maudite du Cadair Idris Pays de Galles Une montagne sur laquelle sâasseyait jadis un gĂ©ant du nom dâIdris. Depuis, gravir son sommet pour venir sây reposer et ainsi faire comme le gĂ©ant, pourrait soit vous transformer en vieil homme complĂštement timbrĂ© ou en poĂšte exceptionnel. Quitte ou double ! On raconte aussi que câest lĂ quâĂ©tait le royaume du Roi Arthur. 8. Nessie, le monstre du Loch Ness Ăcosse Câest lâune des plus cĂ©lĂšbres lĂ©gendes dâĂcosse, voire du monde. Si cĂ©lĂšbre quâon continue aujourdâhui Ă sonder les eaux sombres du Loch Ness pour y dĂ©nicher le dinosaure qui y vivrait. Une lĂ©gende dont les origines pourraient remonter Ă une Ă©poque reculĂ©e oĂč les loch Ă©taient censĂ©s abriter des dragons dont le rĂŽle consistait Ă garder des trĂ©sors. On pensait mĂȘme que se baigner dans ces lacs reprĂ©sentait un rĂ©el risque de se voir emportĂ© dans les profondeurs. Nessie pour sa part, est vĂ©ritablement devenu populaire Ă partir du dĂ©but des annĂ©es 30 suite Ă une Ă©tonnante succession de tĂ©moignages. 9. Le dragon du Pays de Galles Pays de Galles PrĂ©sent sur le drapeau du pays, le dragon rouge du Pays de Galles ne fut pas choisi par hasard comme emblĂšme. Un drapeau renvoyant Ă une lĂ©gende axĂ©e sur lâaffrontement sanglant entre deux dragons le dragon rouge des Gallois et le dragon blanc des Anglais. Combat que remporta le dragon rouge. On le retrouve Ă©galement dans la devise Le Dragon Rouge donne de lâĂ©lan. » 10. Le chĂąteau de Blarney et la Pierre d'Ă©loquence Irlande Un chĂąteau du XIe siĂšcle dans lequel, juste au sommet, on peut trouver la Pierre dâĂ©loquence. Lâembrasser la tĂȘte Ă lâenvers donnerait le pouvoir dâĂ©loquence plus probablement un bon vieil herpĂšs, soit lâun des super-pouvoirs les plus nazes du monde. Une pierre aux origines lointaines et diverses, offerte par le roi Robert the Bruce Ă Cormac McCarthy.
Quinage dans le sens du courant fait rire les crocodiles. Le secret des poissons Conte des Comores Autrefois, raconte-t-on, la mer Ă©tait inhabitĂ©e, car les poissons vivaient parmi les animaux de la forĂȘt. Ils se tenaient debout et marchaient fiĂšrement sur leur queue ! Un jour, Lion, le vieux roi rĂ©unit lâensemble des animaux et leur dit - Mes amis, la princesse est en Ăąge de se Texte intĂ©gral 1 Les notices de Jean-François Marmontel furent ultĂ©rieurement reprises dans ses ĂlĂ©ments de littĂ©ra ... 2 GĂ©rard Genette, Palimpsestes. La littĂ©rature au second degrĂ© 1982, Paris, Ăditions du Seuil, P ... 3 Jean Ămelina, Le Comique, essai dâinterprĂ©tation gĂ©nĂ©rale 1991, Paris, SEDES, 1996. 4 SĂ©golĂšne Le Men, Daumier et la caricature, Paris, Citadelles & Mazenod, 2008, p. 28-32. 5 Dans Charlie Hebdo, 27 mai 1974. 6 Pierre Jourde, Empailler le torĂ©ador. Lâincongru dans la littĂ©rature française, Paris, JosĂ© Corti, ... 1DĂšs les annĂ©es 1780, dans lâEncyclopĂ©die de Diderot et dâAlembert, J. -F. Marmontel dĂ©finit le comique » comme une comparaison quâon fait, mĂȘme sans sâen apercevoir1 ». Cette dĂ©finition et le processus quâelle dĂ©crit pourraient tout aussi bien sâappliquer Ă lâexercice mĂȘme de la caricature, Ă sa conception autant quâĂ sa rĂ©ception, pour peu quâon lâentende comme un art de la comparaison conciliant lâimitation et la dĂ©formation, pour le plaisir quâengendre la diffĂ©rence admise, aprĂšs lâexpĂ©rience de la surprise et de la dĂ©couverte, entre ce quâon se prĂ©parait Ă voir et ce quâon a vu. Devant une caricature, le rire surgit de cet Ă©cart Ă©prouvĂ©, quâen Ă©cho Ă lâintertextualitĂ© genettienne2, Jean Ămelina a qualifiĂ© dâinterrĂ©alitĂ©3 imitation, transformation et travestissement dâun sujet A en un objet B â par exemple Louis-Philippe en poire par Charles Philipon, HonorĂ© Daumier et leurs complices des annĂ©es 18304 ou ValĂ©ry Giscard dâEstaing en prĂ©sident tĂȘte de noud » par GĂ©bĂ©5. Le rire que dĂ©clenche une caricature est en effet provoquĂ© par la comparaison quasi inepte et presque inacceptable entre un ĂȘtre et sa reprĂ©sentation, par lâidentification du parcours opĂ©rĂ© de lâun Ă lâautre et par la dĂ©tection ludique des Ă©carts qui ponctuent la lecture câest une sorte de jeu des sept erreurs qui ne dirait pas son nom et qui cacherait son jeu, pour mieux faire rire en le dĂ©voilant avec lâefficacitĂ© de la rapiditĂ©. Autant le dire dâemblĂ©e, la caricature fonctionne selon une structure duplice tacitement acceptĂ©e, parfois mĂȘme jusquâĂ lâabsurde, en dĂ©pit des aberrations de la reprĂ©sentation, au mĂ©pris des transgressions quâelle opĂšre et au risque de lâincongruitĂ© quâelle peut produire. Celui qui dĂ©nie au caricaturiste la prĂ©tention Ă la vĂ©ritĂ© et, par lĂ mĂȘme, Ă la rĂ©alitĂ©, en raison des formes outrĂ©es et dĂ©formĂ©es dont il use et abuse, ne peut pas rire dâune caricature, puisquâil refuse le principe mĂȘme dâune comparaison dont la vocation est dâĂȘtre faussĂ©e ou biaisĂ©e celui-lĂ rejette le rĂ©gime de lâanomalie, sous lequel fonctionne le comique de la caricature dans son registre graphique comme dans son rĂ©gime textuel. Ce rĂ©gime de lâanomalie est dĂ©terminant, car il recouvre les notions avoisinantes de lâerreur, de lâincongruitĂ©6 et du dĂ©sordre, en sâopposant Ă une norme anatomique, morale, sociale... transgressĂ©e Ă dessein par le caricaturiste. Lâanomalie est en effet cultivĂ©e par le caricaturiste qui lâemploie avec des accentuations diverses, comme un art de la curiositĂ© et de la laideur, de la difformitĂ© et de la distraction. Le caricaturiste institue donc ces valeurs en systĂšme dĂ©rĂ©glĂ© et perverti ou en ordre inhabituel et excessif, dont il distille le trouble sous la forme dâun spectacle comique inlassablement jouĂ©, repris en variations limitĂ©es mais Ă frĂ©quence infinie, dans le cadre de chacune de ses images. LE PROCĂS DU RIRE 7 Bernard Vouilloux, Champfleury et le âmatĂ©riel de lâartâ le langage de lâimagerie populaire », ... 8 Michel Ragon, Le Dessin dâhumour. Histoire de la caricature et du dessin humoristique en France 1 ... 9 Ăric Smadja, Le Rire, Paris, PUF, Que sais-je ? », 1993, p. 3. 2Mon propos sera moins de tenter de dĂ©finir une nouvelle fois la caricature-de nombreux essais ont Ă©tĂ© consacrĂ©s Ă cette question de taxinomie â, que dâessayer dâen approcher lâesthĂ©tique comique, câest-Ă -dire les rĂšgles ou les procĂ©dĂ©s de son Ă©criture mise en forme s en vue du comique. Commençons par une interrogation Ă©lĂ©mentaire quâest-ce qui, dans une caricature, fait rire » ou prĂȘte Ă rire » ? Comment et pourquoi une caricature excite le rire » ? Il faut essayer de se soustraire Ă ce qui, depuis le xviiie siĂšcle, tout au long des xixe et xxe siĂšcles, et aujourdâhui encore, est liĂ© Ă un usage culturel trĂšs extensif du terme caricature », pour reprendre ici une remarque de Bernard Vouilloux7, oĂč se chevauchent et se confondent toutes sortes dâimages aux procĂ©dures et aux intentions voisines, mais partiellement distinctes le dessin dâhumour, le dessin de presse, le dessin dâactualitĂ©... Un dĂ©tour par lâĂ©tymologie du terme caricature » nâest pas inutile lâĂ©tymologie premiĂšre serait issue de lâitalien caricare, lui-mĂȘme issu du latin populaire â charger, dans sa polysĂ©mie et ses extensions, selon quâon charge un poids comme un fardeau, quâon pĂšse excessivement sur quelque chose jusquâĂ le voir rompre ou lâĂ©craser, selon quâon charge une arme, quâon conduise une attaque ou un combat, quâon accable quelquâun en lui portant des accusations ou des injures, quâon exagĂšre au risque de la surcharge des traits de caractĂšres, des travers ou des dĂ©fauts, Ă des fins satiriques, entre critique et comique8. On peut donc convenir que la caricature a acculturĂ© la dĂ©formation voire lâexcĂšs dâun cĂŽtĂ©, et la ridiculisation ou la moquerie de lâautre, en domestiquant le rire quâon dit souvent impulsif et convulsif, Ă©tranger Ă toute opĂ©ration mentale » et Ă toute idĂ©ation prĂ©alable9 ». Une double inquiĂ©tude se trouve ainsi attachĂ©e Ă la caricature, qui intervient Ă deux niveaux diffĂ©rents dâabord, elle provoque le rire qui souffre dâune rĂ©putation culturelle sulfureuse ; ensuite, elle paraĂźt en avoir maĂźtrisĂ© lâalchimie. 10 Charles Baudelaire, De lâessence du rire et gĂ©nĂ©ralement du comique dans les arts plastiques » ... 11 Charles Baudelaire, De lâessence du rire... », op. cit., p. 243. 12 Daniel MĂ©nager, La Renaissance et le rire, Paris, PUF, Perspectives littĂ©raires », 1995, p. 80. 13 Celui auquel le rire est Ă©tranger. 14 Jacques Le Goff, Rire au Moyen Ăge » 1989, et Le rire dans les rĂšgles monastiques du Haut Mo ... 15 Jacques Le Goff, Le rire dans les rĂšgles monastiques... », op. cit., p. 1 357. 16 Max Milner, Le Diable dans la littĂ©rature française, de Cazotte Ă Baudelaire, 1772-1861 1971, Pa ... 17 Jacques Le Goff, Rire au Moyen Ăge », op. cit., p. 1 353. 3Dans les pages de lâessai quâil consacre en 1855 Ă lâessence du rire et gĂ©nĂ©ralement du comique dans les arts plastiques10 », Baudelaire lie la caricature Ă la rĂ©putation diabolique du rire quâelle provoque, en rappelant une phrase quâil attribue Ă Lavater, lâinventeur de la physiognomonie, et quâen voulant citer de mĂ©moire il finit par réécrire en un aphorisme Le Sage ne rit quâen tremblant11. » Sâil est, selon Aristote, le propre de lâhomme, le rire demeure une manifestation suspecte et indĂ©terminĂ©e, mystĂ©rieuse et incontrĂŽlable, agressive et subversive. Le Moyen Ăge craint le rire, dont on ne perçoit pas clairement le siĂšge entre le cerveau et les entrailles, et qui ressemble au cri du singe, au hennissement du cheval ou Ă lâaboiement du chien. Ă sa suite, lâĂąge classique sâaccommode mal du rire qui malmĂšne lâidĂ©al de majestas de la Renaissance humaniste, par les convulsions indignes et les dĂ©formations fatales quâil provoque, comme par les facultĂ©s quâil altĂšre12. Ainsi sâĂ©tablit la rĂ©putation douteuse du rire, quâinterrogent philosophes, poĂštes et mĂ©decins, que viennent renforcer des considĂ©rations dâordre religieux. Car, dans la tradition de lâĂpĂźtre apocryphe Ă Lentulus, les PĂšres de lâĂglise saint Basile et saint Jean Chrysostome ont promu JĂ©sus en agelaste13 qui, puisque le Nouveau Testament ne mentionne pas son rire, nâaurait jamais ri pendant sa vie terrestre et dont lâimitation doit permettre de forger lâhomme chrĂ©tien en quĂȘte de perfection14. Câest cette tradition qui autorisera ensuite Ă affirmer radicalement que JĂ©sus a aussi condamnĂ© le rire. Cette mĂ©fiance Ă lâĂ©gard du rire, qui parcourt le Moyen Ăge et la Renaissance, eut deux consĂ©quences majeures. Dâune part, elle sanctionne lâhomme faillible rĂ©duit Ă rire des faiblesses et des dĂ©fauts de ses semblables, comme des siens propres, au lieu de sâen repentir et dâen pleurer, et qui devient ainsi lâhomo risibilis15. Dâautre part, elle fait du rire lâapanage du diable prenant sa revanche sur un Dieu tout-puissant, omniscient et omnipotent le rire ne pouvait exister au jardin dâĂden, oĂč les dĂ©fauts et la laideur nâavaient pas leur place. Le rire apparaĂźt simultanĂ©ment avec le pĂ©chĂ© originel qui dĂ©traque lâharmonie du monde, car il corrompt lâidĂ©al par la reconnaissance de lâimperfection quâil ratifie. Cette thĂšse du rire satanique a Ă©tĂ© confortĂ©e par lâimaginaire de la littĂ©rature romantique16 et par son goĂ»t prononcĂ© pour lâiconographie mĂ©diĂ©vale du diable grimaçant dĂ©rivĂ© de la figure du satyre antique. Le rire, devenu lâexpression dâune moquerie impie ou dâune raillerie sacrilĂšge, sâimpose dĂ©sormais comme lâexpression dâune mauvaise intention et lâEnfer est devenu le lieu exclusif du rire accusĂ© de dissiper lâesprit humain et, par consĂ©quent, lâesprit divin. Le rire est une preuve de dĂ©chĂ©ance et les circonstances ou les objets, dans lesquels il se manifeste-notamment dans les productions visant Ă faire rire par lâentremise de ce que Le Goff appelle une dĂ©bauche dâimagination, dâinvention, de trouvailles17 » â, ne peuvent quâĂȘtre suspectĂ©s sinon redoutĂ©s. CARICATURE ET SATIRE 18 Colette Arnould, La Satire, une histoire dans lâhistoire, Paris, PUF, littĂ©raires », 1996. 19 Jacques Le Goff, Rire au Moyen Ăge », op. cit., p. 1 343. 20 Robert Elliot, The Power of Satire Magic, Ritual, Art, Princeton, Princeton UniversitĂ© Press, 19 ... 21 Werner Hofmann, La Caricature de Vinci Ă Picasso, Paris, GrĂŒnd/Somogy, 1958, p. 114. 22 Voir William Hogarth, catalogue dâexposition Paris, MusĂ©e du Louvre, 20 octobre 2006-8 janvier 20 ... 23 CitĂ© par AndrĂ© Blum, La Caricature rĂ©volutionnaire, Paris, Jouve, 1916, p. 195-196. 24 Jacques-Louis David, LâArmĂ©e des cruches, eau-forte, 1793-1794, Paris, BNF, Dc Vinck ». Voir J ... 4Il faut aussi rappeler ce que peut signifier, dans un tel contexte, la tentation de dominer le rire, pour ne plus le subir, en le provoquant et le dirigeant, comme sây emploie le caricaturiste quand il Ă©labore une image satirique. Une part de la conception culturelle litigieuse du rire est Ă©galement issue de cette possibilitĂ© que la caricature et ses effets comiques soient empreints dâune intention malveillante et agressive, humiliante et provocante â câest-Ă -dire une sorte dâarme quâon charge et qui se dĂ©charge, pour atteindre symboliquement lâennemi, pour le blesser et le rabaisser, pour le souiller et le vaincre, puisquâelle lui fait perdre dignitĂ© et autoritĂ©. Au moins depuis JuvĂ©nal, la satire traĂźne la rĂ©putation de pouvoir tuer18 â ce fantasme ou cette mĂ©taphore est symptomatique dâun usage maĂźtrisĂ© et calculĂ© du rire, impliquant une intellectualisation et une instrumentalisation possibles de la satire ou de la caricature, perçues comme des agents de trouble et de dĂ©sordre, capables dâaffaiblir pour destituer et de dĂ©vaster pour vaincre. Car, pour reprendre ici les propositions de Jacques Le Goff, le rire est une conduite sociale qui suppose des codes, des rites, des acteurs, un théùtre19 », favorisant une complicitĂ©, une contamination voire une communion, en structurant la sociĂ©tĂ© oĂč il sâĂ©panouit, comme ont pu le remarquer les anthropologues dans certaines organisations sociales primitives20. Pour toutes ces raisons culturelles, le rire est craint par le pouvoir civil ou religieux, et ses caractĂšres sont transfĂ©rĂ©s, dĂšs le courant du xviiie siĂšcle europĂ©en, Ă la caricature moderne comme image critique et railleuse, comique et ludique-une image de masse, multiple et mobile, destinĂ©e Ă lâopinion publique et inscrite dans la sphĂšre sociale et politique. Si la caricature Ă©tait jusquâalors, sauf en de rares exceptions, un exercice de peintre â un jeu de crayons », selon lâexpression de Werner Hofmann21 â, Ă vocation plastique, principalement pratiquĂ©e par des artistes, au sens large du terme, dans le cadre privĂ© de lâatelier, sans vocation comique et sans perspective de publication, comme dans lâentourage bolognais des frĂšres Carrache ou, ultĂ©rieurement, dans les premiĂšres Ćuvres dâHogarth22, elle devient un objet mĂ©diatique dont les effets comiques, calculĂ©s â Ă dĂ©faut de pouvoir ĂȘtre maĂźtrisĂ©s jusque dans leur rĂ©ception â et diffusĂ©s, deviennent des modes dâintervention publique. Câest tout le sens de lâinitiative du peintre rĂ©volutionnaire Jacques-Louis David, pendant la RĂ©volution française, quand il accepte de rĂ©pondre favorablement Ă une commande spĂ©cifique du ComitĂ© de Salut public, en rĂ©alisant des caricatures qui peuvent rĂ©veiller lâesprit public et faire sentir combien sont factices et ridicules les ennemis de la libertĂ© et de la rĂ©publique », selon les termes de la proposition officielle de Lazare Carnot23. Et pour ce faire, lâartiste nĂ©o-classique conçoit notamment une charge oĂč les soldats anglais sont transformĂ©s en cruches de terre que brisent les sans-culottes français en les touchant de leurs patriotiques Ă©trons24. 25 Robert Justin Goldstein, Censorship of Political Caricature in Nineteenth Century France, Kent/Lon ... 26 Ainsi, le nazisme et le fascisme ont-ils eu recours au langage de la satire graphique, en particul ... 27 Alexandre Vatline et Larissa Malachenko, Dessine-moi un Bolchevik. Les caricaturistes du Kremlin, ... 28 In Le Monde, 25 avril 2002. Le dessin est repris dans Plantu, La France Ă la baguette. LâannĂ©e 200 ... 29 Yves Bordenave, Marc Blondel âatteinte dans son honneurâ par un dessin de Plantu », in Le Monde, ... 30 CitĂ© par VĂ©ronique Murus, La mouche », in Le Monde, 29-30 avril 2007. Ă la suite, Plantu prĂ©cisa ... 5La caricature ne peut donc quâĂȘtre suspecte et ceci explique les imaginaires qui lui sont attachĂ©s, tout autant que les mesures de surveillance, entre censure partielle et suppression totale, dont elle a Ă©tĂ© lâobjet, selon les rĂ©gimes politiques, tout au long des xixe et xxe siĂšcles25. Dans les dictatures, elle est rĂ©duite Ă lâillĂ©galitĂ©-sauf si elle appartient Ă lâarsenal de la propagande qui lâinstrumentalise contre des cibles choisies26 â et sa pratique constitue un dĂ©lit qui nâest guĂšre tolĂ©rĂ© que dans les marges officieuses du rĂ©gime, comme en attestent les portraits-charges de leurs confrĂšres exĂ©cutĂ©s souvent maladroitement mais non sans efficacitĂ© par les membres du Politburo, en URSS dans les annĂ©es 1920 et 193027. Dans les dĂ©mocraties modernes, les caricaturistes peuvent ĂȘtre poursuivis, sur plainte des sujets de leurs charges auxquels la loi accorde le statut de victimes. Ainsi, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du syndicat Force ouvriĂšre, Marc Blondel, porta-t-il plainte en diffamation pour une caricature de Plantu qui, Ă la une du Monde28, lâavait reprĂ©sentĂ© assoupi, assis derriĂšre Jean-Marie Le Pen â alors prĂ©sent au second tour des Ă©lections prĂ©sidentielles â, et arborant un brassard FO, dâallure vaguement nazie. Le dessinateur avait ainsi voulu stigmatiser le silence politique du leader syndicaliste. Mais ce dernier avait Ă©prouvĂ© cette charge comme une atteinte Ă son honneur29 ». Dans une veine similaire, on sait que, pendant la campagne prĂ©sidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy se plaignit auprĂšs de Plantu dâune caricature oĂč il avait repĂ©rĂ© quâil Ă©tait affublĂ© dâun brassard estampillĂ© IN, en Ă©cho Ă la question de lâidentitĂ© nationale portĂ©e au dĂ©bat par le candidat, et accompagnĂ© dâune mouche volant bas. Ă propos de cet insecte, il crut bon de justifier Je sais quâelles accompagnent gĂ©nĂ©ralement la reprĂ©sentation de JeanMarie Le Pen. [...] Jâignore sincĂšrement ce qui me vaut un tel traitement, tant je considĂšre avoir, tout au long de ma vie politique, combattu les idĂ©es de lâextrĂȘme droite [...]30 ». 31 Voir la sĂ©rie de 3 volumes dâAndrĂ© Ribaud, dessins de Moisan La Cour, chronique du royaume 1961 ... 32 Voir Moisan histoire dâune RĂ©publique de De Gaulle Ă Mitterrand, catalogue dâexposition, Paris, ... 33 Annie Duprat, Le Roi dĂ©capitĂ©. Essai sur les imaginaires politiques, Paris, Ăditions du Cerf, 1992 ... 34 Catherine Clerc, La Caricature contre NapolĂ©on, Paris, Promodis, 1985. 35 Annie Jourdan, NapolĂ©on, hĂ©ros, imperator, mĂ©cĂšne, Paris, Aubier, 1998. 36 Louis Veuillot, Paris pendant les deux siĂšges, 2 vol., Paris, Victor PalmĂ©, 1871, vol. 1, p. 362-3 ... 37 George Grosz, Un petit oui et un grand non 1955, NĂźmes, Ăditions Jacqueline Chambon, 1990. 6Dans un cas comme dans lâautre, ce qui est craint par les victimes de la caricature, câest le rabaissement quâelle produit par le comique rire dâun homme de pouvoir constitue une transgression, voire un forfait, qui revient Ă lui retirer son crĂ©dit et peut-ĂȘtre mĂȘme Ă lui dĂ©nier toute facultĂ©. Câest, sous la monarchie, proclamer que le roi est nu » et que la puissance et la gloire peuvent nâĂȘtre rien â comme dans la sĂ©rie de Roland Moisan et AndrĂ© Ribaud31 du Canard enchaĂźnĂ©, visant de Gaulle en faux monarque, flanquĂ© dâune fausse cour et dotĂ© dâune fausse grandeur32. Les historiens de la RĂ©volution française ont montrĂ© le rĂŽle manifeste de la caricature dans le processus de promotion de la dĂ©faite du corps de Louis XVI, ayant prĂ©parĂ© lâopinion publique Ă sa dĂ©chĂ©ance symbolique, sa destitution politique et sa mort physique33. La caricature est aussi redoutĂ©e par les modes de destitution quâelle fait jouer elle transforme lâhumain en animal Louis XVI en cochon ou NapolĂ©on III en vautour dĂ©plumĂ© ou en lĂ©gume Louis-Philippe en melon, voire en objet Georges Pompidou en cendrier, François Mitterrand en chandelle-en tirant souvent le sujet vers une condition ou un Ă©tat infĂ©rieurs qui placent le spectateur et, du mĂȘme coup, haussent le rieur en position de distance et de supĂ©rioritĂ©. Le jeu critique et comique du caricaturiste consiste Ă avilir et salir la victime de lâimage en faisant intervenir aussi lâobscĂ©nitĂ©, sous deux formes principales la pornographie et la scatologie. Ainsi procĂšdent les caricatures anti-napolĂ©oniennes34 qui se plaisent Ă montrer â motivation et sujet exclusifs de nombreuses charges â lâEmpereur dĂ©fĂ©quant en public, pour rabaisser le grand homme et dĂ©samorcer la gloire et la pompe dont il se pare35. Dans la perception angoissante de la caricature, se trouve activĂ©e Ă©galement la destitution quâelle provoque, en soumettant sa victime Ă la rĂ©putation culturelle de son propre statut câest une image obscĂšne ou vicieuse, Ă force de dĂ©noncer les vices de ses sujets et dâen donner Ă rire. Mais tant elle y traĂźne ses victimes, cette imagerie du trottoir finit par ĂȘtre suspectĂ©e de se complaire dans le caniveau ; câest ce que lâultramontain Louis Veuillot, saisi par le vomissement de caricatures qui depuis votre avĂšnement nâa cessĂ© de salir la ville », reprochera en novembre 1870 au rĂ©publicain Jules Favre, ministre du gouvernement de la DĂ©fense nationale36. TrĂšs significativement, quand le peintre expressionniste George Grosz dit sa curiositĂ© pour lâimage satirique, Ă lâĂ©poque de la RĂ©publique de Weimar, il la rapproche des graffitis des pissotiĂšres publiques, quâil sâapplique Ă copier tant leur cruditĂ©, leur obscĂ©nitĂ© et leur duretĂ© le fascinent37. 38 Ernst Kris et Ernst Gombrich, Principes de la caricature » 1940 ; repris par Ernst Kris, Psych ... 39 Jules VallĂšs, Ćuvres, Ă©dition Ă©tablie par Roger Bellet, Paris, Gallimard, BibliothĂšque de la PlĂ© ... 40 Bernard Sarrazin, Le Rire et le sacrĂ©. Histoire de la dĂ©rision, Paris, DesclĂ©e de Brouwer, 1991, p ... 41 Ibid. 42 Charles Baudelaire, De lâessence du rire... », op. cit., p. 260. 7La comparaison de Grosz renvoie aussi Ă une mise en image » constituĂ©e en sortilĂšge. Dans un texte fondateur38, Kris et Gombrich ont avancĂ© lâhypothĂšse dâune parentĂ© entre la caricature et la magie caricaturer son ennemi aurait Ă©quivalu Ă pendre son portrait en place publique, Ă lacĂ©rer ou dĂ©chirer sa photographie, Ă planter des aiguilles dans une poupĂ©e Ă son effigie. Des caricaturistes emploient dâailleurs, dĂšs le xixe siĂšcle, selon une mise en abyme, ces procĂ©dĂ©s comme motifs iconographiques, en multipliant les pendaisons, les mises au pilori et les supplices physiques les plus cruellement inventifs â faces scarifiĂ©es, yeux crevĂ©s, bouches obstruĂ©es... â, qui soumettent les visages Ă des rictus et des grimaces dâautant plus risibles que le subreptice de ces expressions passagĂšres se trouve figĂ© par lâimage caricaturale. Enfin, la caricature effraie parce quâalors mĂȘme quâelle prĂ©tend Ă la vĂ©ritĂ©, elle soumet sa victime Ă une dĂ©nonciation excessive et injuste, voire outrageante, souvent erronĂ©e quand elle nâest pas mensongĂšre. Calomniez, calomniez ! il en restera toujours quelque chose », dit lâadage â la caricature accentue cette dimension de la mauvaise parole en jouant avec la fixitĂ© et la permanence de lâimage qui sâapparente Ă une malĂ©diction. Dans Les EmployĂ©s 1837, Balzac prĂ©sente un fonctionnaire, Bixiou, qui se consacre Ă la chanson comique et Ă la caricature, avec tant de piquant quâil parvient, dâun seul de ses dessins, Ă briser la carriĂšre dâun collĂšgue du ministĂšre. Cette dimension calomnieuse de la caricature-malĂ©fice est essentielle du point de vue de sa rĂ©ception et de ses enjeux comiques. Jules VallĂšs en fit dâailleurs lâexpĂ©rience incidemment, dâaprĂšs son portrait-charge en chien publiĂ© par AndrĂ© Gill dans La Lune du 14 juillet 1867. Quelques semaines plus tard, pendant une escapade en ballon, il atterrit Ă Provins, oĂč une jeune femme lui dĂ©clara Oh ! Je vous reconnais, monsieur. Je vous ai vu dans La Lune, vous Ă©tiez derriĂšre un corbillard et vous traĂźniez une casserole. » VallĂšs prĂ©cise quâelle sâĂ©chappe [...] prĂ©textant je ne sais quoi. Elle redescend [...] accompagnĂ©e dâune jeune dame grande et pĂąle [...]. Elle sait qui je suis. Son amie lui a dit âViens voir ce monstre !â39 ». Si la caricature est lâobjet dâune grande mĂ©fiance, voire dâune sorte de crainte, câest parce quâelle sâapplique Ă faire exploser et Ă disqualifier par le rire des hiĂ©rarchies instituĂ©es â quâelle ne reconnaĂźt plus, ni dans lâordre moral ou religieux, ni dans lâordre social ou politique â et parce quâelle en fait prolifĂ©rer sans arrĂȘt le tohu-bohu40 », en brouillant tous les repĂšres, le haut et le bas, le sacrĂ© et le profane, le sĂ©rieux et le non-sĂ©rieux41 » â jusquâĂ donner le vertige », selon le mot de Baudelaire42. VERS UNE ESTHĂTIQUE DE LA CARICATURE 43 Charles Baudelaire, Mon cĆur mis Ă nu », XXXVIII ; in Ćuvres complĂštes, t. 1, Claude Pichois di ... 44 Champfleury, Son regard et celui de Baudelaire, Ă©dition Ă©tablie par GeneviĂšve et Jean Lacambre, Pa ... 45 Charles Baudelaire, De lâessence du rire... », op. cit., p. 241. 46 Ibid., p. 247. 47 Ibid., p. 242. 48 Emmanuel Kant, Critique de la facultĂ© de juger, Ă©dition et traduction dâAlexis Philonenko, Paris, ... 49 Voir Champfleury, lâart pour le peuple, catalogue dâexposition Paris, MusĂ©e dâOrsay, 13 mars-17 j ... 50 Bernard Vouilloux, Champfleury et le âmatĂ©riel de lâartâ... », op. cit. 8Câest au xixe siĂšcle â dans ce siĂšcle, dont Baudelaire a dit quâil avait le culte des images43 », qui sâĂ©tait substituĂ© Ă dâautres cultes, sans pour autant quâil y ait dâautres croyances â, que la caricature fut prise en compte, en dehors de la tradition des traitĂ©s de peinture ou dâiconologie, pour ce quâelle pouvait ĂȘtre intrinsĂšquement. Au mitan du siĂšcle, deux critiques dâart ont plus particuliĂšrement regardĂ© ces images Baudelaire et Champfleury, dont on amalgame souvent les Ă©crits sur la caricature ou quâon oppose44, mais qui nâinterviennent pas dans les mĂȘmes conditions, car ils ne lisent pas la caricature dans une perspective commune. Selon Baudelaire, dans son essai de 1857, la caricature est un genre singulier45 » â Ă lâĂ©cart de la hiĂ©rarchie des genres, mais aussi de la distinction entre arts majeurs et arts mineurs â, fondĂ© sur une dualitĂ© La caricature est double le dessin et lâidĂ©e, le dessin violent, lâidĂ©e mordante et voilĂ©e ; complication dâĂ©lĂ©ments pĂ©nibles [...]46 », avance-t-il. Soit la caricature intĂ©resse lâhistorien ou le chroniqueur et elle est, en lâespĂšce, une archive47 » susceptible de renseigner sur un Ă©vĂ©nement, une personnalitĂ© ou un courant dâopinion. Sa part dâactualitĂ© vient alors documenter le propos de lâhistorien qui peut en apprĂ©cier lâefficacitĂ© critique et le comique significatif », Ă la condition dâen ressusciter le rĂ©gime allusif et le sujet. Mais Baudelaire avertit que, par cette approche iconographique, la caricature est condamnĂ©e Ă lâobsolescence dĂšs sa parution, puisquâelle se trouve aussitĂŽt dĂ©passĂ©e par une actualitĂ© changeante suscitant toujours de nouvelles charges, elles-mĂȘmes, Ă leur tour emportĂ©es par le souffle incessant qui en amĂšne de nouvelles ». Soit la caricature est devenue illisible et incomprĂ©hensible du point de vue de lâhistoire, nâaccĂ©dant pas au rang dâarchive, par une perte de son sens. Ce qui subsiste alors, toujours selon Baudelaire, câest la caricature comme mystĂšre, Ă©nigme ou chiffre, qui fait rire, bien que la signification premiĂšre de lâimage Ă©chappe. En lâespĂšce, le comique et la critique de long terme sont produits par les formes, la syntaxe et le langage mĂȘmes de la caricature, entendue comme une image dĂ©formante et dĂ©gradante, excessive et dĂ©rĂ©glĂ©e, monstrueuse et improbable, conformĂ©ment Ă lâorigine diabolique du rire. Câest ce que Baudelaire appelle le comique absolu ». Ces deux conceptions de la caricature sont presque indissociables au sein des objets elles co-existent dans chaque image satirique, en des proportions variant selon lâĂ©vĂ©nement raillĂ© et selon sa composition en vue de la satire. Mais, pour la premiĂšre fois, grĂące Ă Baudelaire, une approche thĂ©orique a Ă©tĂ© envisagĂ©e, qui proposait de soustraire la caricature Ă une forme de journalisme, pour lui confĂ©rer un statut artistique et esthĂ©tique â ses analyses sâappuient principalement sur les gravures des dessinateurs rĂ©unis par Philipon dans les annĂ©es 1830, et plus particuliĂšrement sur les productions de Daumier. En rĂ©sumĂ©, on peut dire que, dans la lecture baudelairienne de la caricature, câest lâhistoire malmenĂ©e qui est source de comique significatif », mais que câest le dĂ©passement de celle-ci qui fait rire, dĂšs lors quâune Ă©nigme sây substitue, pour produire un comique absolu » â un rire subit et violent relevant du rire vivant et Ă©clatant » dĂ©fini par Kant48. Chez Champfleury, dont il faut rappeler quâil est romancier et collectionneur, thĂ©oricien du rĂ©alisme, dĂ©fenseur de Courbet, historien des arts populaires et de lâimage satirique, Ă laquelle il a vouĂ© une dizaine dâĂ©tudes publiĂ©es durant les dĂ©cennies 1860 et 187049, lâapprĂ©ciation de la caricature intervient dans un autre registre50. Elle est une forme dâesprit » relevant de deux systĂšmes qui se croisent inextricablement soit elle oscille de lâidĂ©alisation Ă la dĂ©valuation physique, pour railler les apparences et rĂ©tablir la vĂ©ritĂ© ; soit elle hĂ©site entre la description quasi littĂ©rale de la rĂ©alitĂ© connue et le pur produit presque dĂ©raisonnable de lâimagination, en essayant de concilier la part de lâidentification et celle de lâinvention. 51 Charles Baudelaire, Quelques caricaturistes français », in Le PrĂ©sent, 1er octobre 1857 ; repris ... 9Quâon prenne la dualitĂ© de Baudelaire ou les systĂšmes de Champfleury, ou bien quâon considĂšre les craintes culturelles quâelle inspire, on comprend que les lectures de la caricature mettent au jour le principe de lâĂ©cart. Ce rĂ©gime de lâĂ©cart est consubstantiel Ă la caricature, qui joue entre imitation et dĂ©formation, entre lâobservation dâun rĂ©fĂ©rent et sa transposition â moins que sa traduction. Baudelaire lâa notĂ© chez Daumier, Ă propos de lâĆuvre duquel il invite son lecteur Feuilletez son Ćuvre, et vous verrez dĂ©filer devant vos yeux, dans sa rĂ©alitĂ© fantastique et saisissante, tout ce quâune grande ville contient de vivantes monstruositĂ©s51. » Câest une qualitĂ© de la caricature que de devenir une crĂ©ation viable et autonome, en dĂ©pit de sa syntaxe horrifique. Dans un roman inachevĂ©, Ătienne Mayran, Hippolyte Taine dĂ©crit, sous les traits dâArmand Favart, un cancre aux yeux ardents » et Ă la prĂ©cocitĂ© malheureuse », fanfaron de vices » Ă la tĂȘte pourrie par un rĂ©pertoire de chansons orduriĂšres » qui, passant son temps Ă gribouiller, nâen retire que des parodies et des caricatures dĂ©gradantes 52 Hippolyte Taine, Ătienne Mayran 1861, prĂ©face de Paul Bourget, Paris, Maren Sell, Petite bibli ... Maintes fois, le maĂźtre de dessin, voyant cette facilitĂ©, lâavait encouragĂ© ; mais dâune noble statue antique, il faisait un Ă©corchĂ© grotesque ; les squelettes ricanants et indĂ©cents sortaient naturellement de sa plume ; il en Ă©tait venu Ă ne plus faire que des ventres enflĂ©s et des poitrines haves ; il jouait avec lâhorrible [...]52. 10Faire rire avec lâhorrible, le monstrueux, lâatroce, le dĂ©viant, câest lâentreprise de la caricature, qui oblige Ă revenir aux termes de la PoĂ©tique dâAristote. En effet, ceux-ci seraient ainsi toujours valides et actifs au sein de la caricature 53 Dans PoĂ©tique dâAristote, traduction de J. BarthĂ©lemy Saint-Hilaire, Paris, A. Durand, 1858, p. 9- ... Lâimitation poĂ©tique ayant pour objet de reprĂ©senter des hommes qui agissent, il est nĂ©cessaire que [...] les poĂštes peignent les hommes ou meilleurs quâils ne sont ordinairement, ou pires quâils ne sont, ou tels quâils sont ; comme font les peintres. Polygnote les peignait plus beaux que nature ; Pauson plus laids ; Denys comme ils Ă©taient53. 54 Sigmund Freud, Le Mot dâesprit et sa relation Ă lâinconscient 1905, Paris, Gallimard, de lâinc ... 55 Rabelais indique que Zeuxis mourut Ă force de rire, considerant le minoys et le portraict dâune ... 56 Remy de Gourmont, Les Arts et les ymages, Bertrand Tillier dir., Saint-SĂ©bastien-sur-Loire, SĂ©qu ... 57 Voir Benjamin Roubaud et le PanthĂ©on charivarique, catalogue dâexposition Paris, Maison de Balzac ... 58 Charles Fontane, Un maĂźtre de la caricature, AndrĂ© Gill, Paris, Ăditions de lâIbis, 1927, 2 vol. 59 Voir 3 rĂ©publiques vues par Cabrol et Sennep, catalogue dâexposition, Christian Delporte et Lauren ... 60 Michel Foucault, Folie et dĂ©raison. Histoire de la folie Ă lâĂąge classique, Paris, Union gĂ©nĂ©rale ... 11Dans la caricature hĂ©ritĂ©e de Pauson, ces variations et ces Ă©carts, entre un rĂ©fĂ©rent et son image en pire, sont source de comique-et probablement lâidĂ©e que le plus laid » puisse devenir la norme ou la rĂ©fĂ©rence â les pĂ©ripĂ©ties de la reconnaissance » dont parle Aristote font surgir le rire. Câest pourquoi, Ă la suite de Freud et de sa thĂ©orie de lâhumour54, on doit convenir quâil nâexiste pas de caricature involontaire, en cela que le comique est suscitĂ© par la conciliation des rĂšgles de lâimitation et de leur sabotage simultanĂ©. Nâest-ce pas ce qui ressort de la trame de la mort du peintre Zeuxis, telle que Rabelais lâa Ă©voquĂ©e dans son Quart Livre55 ? La caricature se nourrit autant de lâimitation et de ses exigences â acuitĂ© de lâobservation et prĂ©cision de la restitution â qui fondent toute reprĂ©sentation, que de lâaltĂ©ration lĂ©gĂšre ou appuyĂ©e de ces qualitĂ©s rĂ©putĂ©es faire mentir grossiĂšrement lâimage travestie ou, au contraire, la transformer en un subtil dĂ©pĂŽt de la vĂ©ritĂ© que dĂ©voile le caricaturiste. Le rire est en partie provoquĂ© par ces ambiguĂŻtĂ©s et si celles-ci sont dĂ©sactivĂ©es, la caricature sâĂ©vanouit en mĂȘme temps que le comique est dĂ©samorcĂ©. Mais il intervient surtout dans les Ă©carts que mĂ©nagent les principes actifs dâune imitation dĂ©rĂ©glĂ©e â Ă la suite de Remy de Gourmont, on pourrait avancer que tout ce qui nâest pas photographie est caricature56 » â, mais dĂ©rĂ©glĂ©e Ă dessein, avec des miroirs convexes ou concaves », dit encore Gourmont, un peu hĂątivement mais significativement. Le meilleur exemple en est peut-ĂȘtre fourni par lâexercice du portrait-charge, tel que le xixe siĂšcle lâa popularisĂ© et codifiĂ© jusquâĂ nos jours, Ă travers le principe dominant de la grosse tĂȘte sur petit corps, mis au point par Benjamin Roubaud dans les annĂ©es 183057, popularisĂ© par AndrĂ© Gill tout au long de la dĂ©cennie 187058, maintenu par Cabrol dans les annĂ©es 193059 et toujours pratiquĂ© de nos jours par Willem ou Plantu, jusquâĂ la difformitĂ© de la tĂȘte-citrouille ou de la tĂȘte-baudruche, qui repose sur une fracture dĂ©libĂ©rĂ©e de lâunitĂ© physique du modĂšle perçu comme un ensemble solide et continu60 », Ă laquelle Michel Foucault avait Ă©tĂ© sensible. 61 Selon lâexpression de Baudelaire, dans son Salon de 1859. 62 Selon les mots de ThĂ©ophile Gautier, Ă propos dâUn Enterrement Ă Ornans 1849-1850, musĂ©e dâOrsay ... 63 Thierry Chabanne, Les Salons caricaturaux, Paris, RĂ©union des musĂ©es nationaux, Les Dossiers du ... 12La caricature procĂšde, en effet, du rĂ©alisme et de ses avatars qui cherchent Ă inventorier et Ă organiser le monde visible, pour en rĂ©vĂ©ler et en expliciter les fonctionnements moraux ou sociaux. Au point que le monde ne semble plus ĂȘtre dĂ©sormais quâun magasin dâimages61 » laides et comiques, comme au travers du regard dâAnatole, le peintre ratĂ© et blagueur des frĂšres Goncourt, dans Manette Salomon 1867. Ă cet Ă©gard, il nâest guĂšre surprenant que la caricature ait connu une inflation si spectaculaire au moment mĂȘme oĂč, dans les annĂ©es 1850 Ă 1870, le rĂ©alisme littĂ©raire et pictural se dĂ©veloppait et sâimposait en esthĂ©tique normative, au risque dâĂȘtre parfois dotĂ© ou suspectĂ© dâaccents voire dâintentions satiriques. Quelques critiques dâart virent dans les premiers tableaux de Gustave Courbet ou de Jean-François Millet des caricatures sĂ©rieuses62 » de tableaux, de sujets, de genres, dâart qui furent une grande source dâhilaritĂ© pour les caricaturistes du Salon et qui nourrirent leurs parodies63. Cette facultĂ© rĂ©aliste consacre la caricature comme une image lisible â une sorte de procĂšs-verbal ou dâĂ©tat des lieux, conforme Ă son objet. Câest ce que prĂ©tend implicitement AndrĂ© Gill â ami de Courbet, VallĂšs et Champfleury â quand, dans ses souvenirs, il raconte le bĂ©nĂ©fice quâil a tirĂ©, pour son mĂ©tier de caricaturiste, de son activitĂ© premiĂšre de portraitiste mortuaire, durant les Ă©pidĂ©mies de cholĂ©ra des annĂ©es 1860 64 AndrĂ© Gill, MĂ©moires et correspondance dâun caricaturiste, Bertrand Tillier dir., Seyssel, Champ ... Je ne regrette pas que le besoin de gagner ma vie mâait placĂ© souvent en face de ces tĂȘtes de trĂ©passĂ©s le doigt de la mort, en les modelant pour lâĂ©ternitĂ©, leur imprime dâĂ©tranges grimaces, de singuliers sourires. Pour le mĂ©tier que je fais, Ă prĂ©sent, ce sont lĂ de bonnes Ă©tudes64, 65 Charles Baudelaire, Quelques caricaturistes français », op. cit., p. 275. 13se souviendra-t-il. La part de mimesis, la tentation rĂ©aliste de la caricature pensĂ©e comme un constat ont souvent Ă©tĂ© perçues comme la qualitĂ© primordiale des gravures de Goya, pourtant peuplĂ©es de faces grimaçantes assimilĂ©es Ă des monstres malĂ©fiques, ou comme le caractĂšre principal des planches de Daumier et de Grosz, et ce au mĂ©pris des dĂ©formations et des exagĂ©rations improbables, en dĂ©pit des incongruitĂ©s rĂ©fĂ©rentielles. La fortune critique de ces diffĂ©rents artistes recourant Ă des formes caricaturales fait amplement Ă©cho Ă leur capacitĂ© dâobservation et de restitution de la triviale et terrible rĂ©alitĂ© » dĂ©signĂ©e par Baudelaire65. LâĂ©mergence progressive des genres » de la caricature comme catĂ©gories critiques, mais surtout comme pratiques et spĂ©cialitĂ©s adoptĂ©es et perpĂ©tuĂ©es â le portrait-charge, la caricature de type, la caricature de mĆurs... â, va dans le sens de cette approche naturaliste qui cherche Ă structurer une vision du monde. Ces aptitudes et ces attitudes consacrent le caricaturiste comme un imitateur savant et un habile contrefacteur, qui excelle Ă singer les autres. Ce nâest pas sans raison si, dans leur roman de la fin de lâart », Manette Salomon, les Goncourt mettent en scĂšne Coriolis le personnage du peintre tragique, son compagnon dâatelier Anatole son alter ego, sous les traits du rapin comique et farceur, copiste, parodiste et caricaturiste, incarnation par excellence de la mimesis et leur singe Vermillon. Ces trois personnages, leurs actions et leurs Ă©tats dâesprit Ă©voluent en perspective les uns des autres Coriolis peint, Anatole le caricature et Vermillon imite le parodiste. Mais Anatole, qui est nĂ© avec des malices de singe », finit par singer le singe et sâĂ©puise dans ce jeu sans fin dâimitations. 66 Henri Bergson, Le Rire. Essai sur la signification du comique 1940, Paris, PUF, Quadrige », 19 ... 67 Charles Baudelaire, De lâessence du rire... », op. cit., p. 254. 68 Gustave Flaubert, Bouvard et PĂ©cuchet, Paris, Gallimard, Folio », 1979, p. 382. 69 Charles Baudelaire, Quelques caricaturistes français », op. cit., p. 273. 70 Ernst Kris et Ernst Gombrich, Principes de la caricature », op. cit. 71 Comme lâĂ©crit Dominique Noguez en paraphrasant la dĂ©finition de la lecture donnĂ©e par Sartre dans... 14La complicitĂ© dâAnatole et Vermillon en est un symptĂŽme que les Goncourt ont compris la caricature est douĂ©e de vertus imitatives, qui forment une sĂ©rie de pratiques â voire de mĂ©caniques, si lâon se rĂ©fĂšre aux thĂ©ories de Bergson, dans son essai sur Le Rire66 â la consacrant simultanĂ©ment comme un espace de la dĂ©formation Ă vocation comique. Il faut donc observer les dispositifs plastiques qui composent la syntaxe, dont dispose le caricaturiste pour malmener la reprĂ©sentation et pour en fournir une image hybride et imprĂ©vue, indĂ©cise et immĂ©diatement risible, conformĂ©ment au rire subit » dont parle Baudelaire67. Cette grammaire est essentiellement dâordre plastique et elle peut ĂȘtre rapprochĂ©e du trait de force » quâĂ©voque Flaubert dans Bouvard et PĂ©cuchet68 â ce trait de force » ressortit Ă la maĂźtrise du dessin, entre lâintelligence de lâĆil et la sĂ»retĂ© de la main. AppliquĂ© Ă la caricature, il peut garantir lâefficacitĂ© critique et comique de cette imagerie. En une mĂ©taphore efficace, Baudelaire parle dâune espĂšce dâargot plastique69 » sollicitant la condensation jusquâĂ lâablation, lâexagĂ©ration jusquâĂ la difformitĂ©, le dĂ©placement jusquâĂ lâinversion, dans un systĂšme oĂč la reprĂ©sentation cristallise dĂ©finitivement le transitoire. Ces pratiques procĂšdent de ce que Kris et Gombrich ont appelĂ© une rĂ©gression volontaire70 », dont lâagressivitĂ© exprimĂ©e est Ă lâĂ©gal du comique provoquĂ© par le dĂ©tournement des moyens mĂȘmes de lâimitation et de la reprĂ©sentation. La caricature comme crĂ©ation dirigĂ©e71 » est donc un art cultivant Ă dessein la dissonance et la dysharmonie, pour pouvoir susciter une irritation que le rire viendra sanctionner. 72 Charles Baudelaire, De lâessence du rire... », op. cit., p. 254. 73 Jeanne Favret-Saada, Comment produire une crise mondiale avec douze petits dessins, Paris, Les Pra ... 15Dans cette perspective, il faut prendre en compte les mesures graphiques mĂ©tamorphiques qui permettent de briser, dâune part, lâunitĂ© physique du visible et plus particuliĂšrement du corps engagĂ© comme rĂ©fĂ©rent, support et incarnation, et dâautre part, les normes de la reprĂ©sentation ou les codes de lâidĂ©alisation, en leur substituant une combinatoire qui incarne autrement le mĂ©canomorphisme, la tĂ©ratogĂ©nie, la rĂ©ification, le zoomorphisme, lâentomomorphisme, la daphnĂ©isation... Toutes ces mutations, partielles ou globales, qui fondent le langage de la caricature moderne et lui donnent encore cours, de mĂȘme que tous les jeux graphiques issus dâun rĂ©gime gĂ©nĂ©ral de la disjonction-les disproportions internes Ă la composition, les rĂ©ductions ou les grossissements partiels, les dĂ©placements, les glissements, les dĂ©calages Ă portĂ©e ludique... â, disloquent la perception rationnelle attachĂ©e Ă la rĂ©putation mimĂ©tique premiĂšre de lâimage, en y introduisant une abstraction Ă©nigmatique, source de comique câest le chiffre » de Baudelaire72, que le spectateur est invitĂ© Ă essayer de sanctionner, dĂ©crypter et rectifier, en riant brutalement de lâĂ©trangetĂ© produite. Câest donc Ă lâintersection de lâimitation et de la dĂ©formation, sous le rĂšgne de lâaltĂ©ration -âĂ©galement renforcĂ©e par le registre des lĂ©gendes, disjonctives ou contradictoires avec la part visuelle de la caricature â que surgit le rire dans la caricature, nĂ© du plaisir trouble de singer » dans les deux sens confondus et maĂźtrisĂ©s du terme, imiter et railler, mais aussi de la nĂ©cessitĂ© de se prĂ©munir des inquiĂ©tudes que vĂ©hicule cette imagerie dans les sociĂ©tĂ©s contemporaines, comme lâont montrĂ©, lâaffaire des caricatures du ProphĂšte 2005-2006, les rĂ©actions et les considĂ©rations sâalarmant soudainement du pouvoir dĂ©vastateur de la caricature capable de produire un rire attentatoire, sacrilĂšge et profanateur73. Notes 1 Les notices de Jean-François Marmontel furent ultĂ©rieurement reprises dans ses ĂlĂ©ments de littĂ©rature Paris, Firmin-Didot, 1846, 3 vol.. 2 GĂ©rard Genette, Palimpsestes. La littĂ©rature au second degrĂ© 1982, Paris, Ăditions du Seuil, Points Essais », 1992. 3 Jean Ămelina, Le Comique, essai dâinterprĂ©tation gĂ©nĂ©rale 1991, Paris, SEDES, 1996. 4 SĂ©golĂšne Le Men, Daumier et la caricature, Paris, Citadelles & Mazenod, 2008, p. 28-32. 5 Dans Charlie Hebdo, 27 mai 1974. 6 Pierre Jourde, Empailler le torĂ©ador. Lâincongru dans la littĂ©rature française, Paris, JosĂ© Corti, Les Essais », 1999. 7 Bernard Vouilloux, Champfleury et le âmatĂ©riel de lâartâ le langage de lâimagerie populaire », in Romantisme, n°o 134, 2006-4, p. 107-116 p. 107 pour la citation. 8 Michel Ragon, Le Dessin dâhumour. Histoire de la caricature et du dessin humoristique en France 1960, Paris, Ăditions du Seuil, Point Virgule », 1992 ; Michel Melot, LâĆil qui rit. Le pouvoir comique des images, Paris, BibliothĂšque des arts, 1975 ; Bertrand Tillier, Ă la charge ! La caricature en France de 1789 Ă 2000, Paris, Ăditions de lâAmateur, 2005 ; Laurent Baridon et Martial GuĂ©dron, LâArt et lâhistoire de la caricature, Paris, Citadelles & Mazenod, 2006. 9 Ăric Smadja, Le Rire, Paris, PUF, Que sais-je ? », 1993, p. 3. 10 Charles Baudelaire, De lâessence du rire et gĂ©nĂ©ralement du comique dans les arts plastiques » 1855 ; repris dans CuriositĂ©s esthĂ©tiques, Ă©dition Ă©tablie par Henri Lemaitre, Paris, Garnier, 1986, p. 241-263. 11 Charles Baudelaire, De lâessence du rire... », op. cit., p. 243. 12 Daniel MĂ©nager, La Renaissance et le rire, Paris, PUF, Perspectives littĂ©raires », 1995, p. 80. 13 Celui auquel le rire est Ă©tranger. 14 Jacques Le Goff, Rire au Moyen Ăge » 1989, et Le rire dans les rĂšgles monastiques du Haut Moyen Ăge » 1990 ; repris dans Un autre Moyen Ăge, Paris, Gallimard, Quarto », 1999, respectivement p. 1 343-1 356 et p. 1 357-1 368. 15 Jacques Le Goff, Le rire dans les rĂšgles monastiques... », op. cit., p. 1 357. 16 Max Milner, Le Diable dans la littĂ©rature française, de Cazotte Ă Baudelaire, 1772-1861 1971, Paris, JosĂ© Corti, 2007. 17 Jacques Le Goff, Rire au Moyen Ăge », op. cit., p. 1 353. 18 Colette Arnould, La Satire, une histoire dans lâhistoire, Paris, PUF, littĂ©raires », 1996. 19 Jacques Le Goff, Rire au Moyen Ăge », op. cit., p. 1 343. 20 Robert Elliot, The Power of Satire Magic, Ritual, Art, Princeton, Princeton UniversitĂ© Press, 1960. 21 Werner Hofmann, La Caricature de Vinci Ă Picasso, Paris, GrĂŒnd/Somogy, 1958, p. 114. 22 Voir William Hogarth, catalogue dâexposition Paris, MusĂ©e du Louvre, 20 octobre 2006-8 janvier 2007, Ă©tabli par Mark Hallett et Christine Riding, Paris, MusĂ©e du Louvre/Hazan, 2006. 23 CitĂ© par AndrĂ© Blum, La Caricature rĂ©volutionnaire, Paris, Jouve, 1916, p. 195-196. 24 Jacques-Louis David, LâArmĂ©e des cruches, eau-forte, 1793-1794, Paris, BNF, Dc Vinck ». Voir Jacques-Louis David, le discours scatologique de la RĂ©volution française et lâart de la caricature », in Politique et polĂ©miques. La caricature française et la RĂ©volution, 1789-1799, catalogue dâexposition, Los Angeles, Press of University of California, 1988 ; Paris, BNF, 1989, p. 69-85. 25 Robert Justin Goldstein, Censorship of Political Caricature in Nineteenth Century France, Kent/Londres, Kent State University Press, 1989 ; Jean-Michel Renault, Censure et caricatures, Paris, Pat Ă pan/Reporters sans frontiĂšres, 2006. 26 Ainsi, le nazisme et le fascisme ont-ils eu recours au langage de la satire graphique, en particulier dans des productions antisĂ©mites. Voir JoĂ«l et Dan Kotek, Au nom de lâantisionisme. Lâimage des Juifs et dâIsraĂ«l dans la caricature, Bruxelles, Ă©ditions Complexe, 2003 ; Marie-Anne Matard-Bonucci, AntisĂ©mythes. Lâimage des juifs entre culture et politique 1848-1939, Paris, Nouveau Monde Ă©ditions, 2005. 27 Alexandre Vatline et Larissa Malachenko, Dessine-moi un Bolchevik. Les caricaturistes du Kremlin, 1923-1937, Paris, Tallandier, 2007. 28 In Le Monde, 25 avril 2002. Le dessin est repris dans Plantu, La France Ă la baguette. LâannĂ©e 2002 par Plantu, Paris, Ăditions du Seuil, 2002, p. 120. 29 Yves Bordenave, Marc Blondel âatteinte dans son honneurâ par un dessin de Plantu », in Le Monde, 16 octobre 2005. Blondel fut finalement dĂ©boutĂ© voir Le Monde, 27 janvier 2006. 30 CitĂ© par VĂ©ronique Murus, La mouche », in Le Monde, 29-30 avril 2007. Ă la suite, Plantu prĂ©cisa Bien sĂ»r, dĂšs le lendemain, jâai dessinĂ© trois mouches ! » 31 Voir la sĂ©rie de 3 volumes dâAndrĂ© Ribaud, dessins de Moisan La Cour, chronique du royaume 1961, Le Roi, chronique de la Cour 1962 et Le RĂšgne, chronique de la Cour 1967, parus chez R. Julliard Paris. 32 Voir Moisan histoire dâune RĂ©publique de De Gaulle Ă Mitterrand, catalogue dâexposition, Paris, musĂ©e-galerie de la SEITA, 1993 ; la plaquette Que dit le volatile ? Les prĂ©sidents de la Ve RĂ©publique, Moisan et lâhistoire de France, Paris, Archives nationales, 2007. 33 Annie Duprat, Le Roi dĂ©capitĂ©. Essai sur les imaginaires politiques, Paris, Ăditions du Cerf, 1992 ; Antoine de Baecque, Le Corps de lâhistoire mĂ©taphore et politique, 1770-1800, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1993. 34 Catherine Clerc, La Caricature contre NapolĂ©on, Paris, Promodis, 1985. 35 Annie Jourdan, NapolĂ©on, hĂ©ros, imperator, mĂ©cĂšne, Paris, Aubier, 1998. 36 Louis Veuillot, Paris pendant les deux siĂšges, 2 vol., Paris, Victor PalmĂ©, 1871, vol. 1, p. 362-363. 37 George Grosz, Un petit oui et un grand non 1955, NĂźmes, Ăditions Jacqueline Chambon, 1990. 38 Ernst Kris et Ernst Gombrich, Principes de la caricature » 1940 ; repris par Ernst Kris, Psychanalyse de lâart 1952, Paris, PUF, Le fil rouge », 1978, p. 231-250. 39 Jules VallĂšs, Ćuvres, Ă©dition Ă©tablie par Roger Bellet, Paris, Gallimard, BibliothĂšque de la PlĂ©iade », 2 vol., 1975 et 1990 vol. 1, p. 967-968. 40 Bernard Sarrazin, Le Rire et le sacrĂ©. Histoire de la dĂ©rision, Paris, DesclĂ©e de Brouwer, 1991, p. 10. 41 Ibid. 42 Charles Baudelaire, De lâessence du rire... », op. cit., p. 260. 43 Charles Baudelaire, Mon cĆur mis Ă nu », XXXVIII ; in Ćuvres complĂštes, t. 1, Claude Pichois dir., Paris, Gallimard, BibliothĂšque de la PlĂ©iade », 1975, p. 701. 44 Champfleury, Son regard et celui de Baudelaire, Ă©dition Ă©tablie par GeneviĂšve et Jean Lacambre, Paris, Hermann, 1990. 45 Charles Baudelaire, De lâessence du rire... », op. cit., p. 241. 46 Ibid., p. 247. 47 Ibid., p. 242. 48 Emmanuel Kant, Critique de la facultĂ© de juger, Ă©dition et traduction dâAlexis Philonenko, Paris, J. Vrin, 1993, p. 238. 49 Voir Champfleury, lâart pour le peuple, catalogue dâexposition Paris, MusĂ©e dâOrsay, 13 mars-17 juin 1990, Ă©tabli par Luce AbĂ©lĂšs et GeneviĂšve Lacambre, Paris, RĂ©union des musĂ©es nationaux, 1990. 50 Bernard Vouilloux, Champfleury et le âmatĂ©riel de lâartâ... », op. cit. 51 Charles Baudelaire, Quelques caricaturistes français », in Le PrĂ©sent, 1er octobre 1857 ; repris dans CuriositĂ©s esthĂ©tiques, op. cit., p. 278 et 280. 52 Hippolyte Taine, Ătienne Mayran 1861, prĂ©face de Paul Bourget, Paris, Maren Sell, Petite bibliothĂšque du xixe siĂšcle », 1991, p. 61. 53 Dans PoĂ©tique dâAristote, traduction de J. BarthĂ©lemy Saint-Hilaire, Paris, A. Durand, 1858, p. 9-10 II, 2. 54 Sigmund Freud, Le Mot dâesprit et sa relation Ă lâinconscient 1905, Paris, Gallimard, de lâinconscient », 1990. 55 Rabelais indique que Zeuxis mourut Ă force de rire, considerant le minoys et le portraict dâune vieille par luy representĂ©e en paincture » Quart Livre, chapitre xvii, dans François Rabelais, Ćuvres complĂštes, Mireille Huchon et François Moreau dir., Paris, Gallimard, BibliothĂšque de la PlĂ©iade ; 15 », 1994, p. 580. 56 Remy de Gourmont, Les Arts et les ymages, Bertrand Tillier dir., Saint-SĂ©bastien-sur-Loire, SĂ©quences, 2006, p. 228. 57 Voir Benjamin Roubaud et le PanthĂ©on charivarique, catalogue dâexposition Paris, Maison de Balzac, 31 mai-31 aout 1988, Valerie Guilllaume et Segolene Le Men dir., Paris, Maison de Balzac, 1988. 58 Charles Fontane, Un maĂźtre de la caricature, AndrĂ© Gill, Paris, Ăditions de lâIbis, 1927, 2 vol. 59 Voir 3 rĂ©publiques vues par Cabrol et Sennep, catalogue dâexposition, Christian Delporte et Laurent Gervereau dir., Nanterre, MusĂ©e dâhistoire contemporaine/BDIC, 1996. 60 Michel Foucault, Folie et dĂ©raison. Histoire de la folie Ă lâĂąge classique, Paris, Union gĂ©nĂ©rale dâĂ©ditions, Le Monde en 10-18 ; 169-170 », 1964, p. 140. 61 Selon lâexpression de Baudelaire, dans son Salon de 1859. 62 Selon les mots de ThĂ©ophile Gautier, Ă propos dâUn Enterrement Ă Ornans 1849-1850, musĂ©e dâOrsay. Voir ThĂ©ophile Gautier, Courbet, le Watteau du laid, Ă©dition Ă©tablie par Christine Sagnier, Paris, SĂ©guier, CarrĂ© dâart », 2000, p. 40 La Presse, 11 mai 1852. 63 Thierry Chabanne, Les Salons caricaturaux, Paris, RĂ©union des musĂ©es nationaux, Les Dossiers du MusĂ©e dâOrsay », 1990. 64 AndrĂ© Gill, MĂ©moires et correspondance dâun caricaturiste, Bertrand Tillier dir., Seyssel, Champ Vallon, Dix-neuviĂšme », 2006, p. 318. 65 Charles Baudelaire, Quelques caricaturistes français », op. cit., p. 275. 66 Henri Bergson, Le Rire. Essai sur la signification du comique 1940, Paris, PUF, Quadrige », 1989. 67 Charles Baudelaire, De lâessence du rire... », op. cit., p. 254. 68 Gustave Flaubert, Bouvard et PĂ©cuchet, Paris, Gallimard, Folio », 1979, p. 382. 69 Charles Baudelaire, Quelques caricaturistes français », op. cit., p. 273. 70 Ernst Kris et Ernst Gombrich, Principes de la caricature », op. cit. 71 Comme lâĂ©crit Dominique Noguez en paraphrasant la dĂ©finition de la lecture donnĂ©e par Sartre dans LâArc-en-ciel des humours, Paris, Hatier, 1996, p. 16. 72 Charles Baudelaire, De lâessence du rire... », op. cit., p. 254. 73 Jeanne Favret-Saada, Comment produire une crise mondiale avec douze petits dessins, Paris, Les Prairies ordinaires, 2007.| ĐĐ±Ń áłĐżŃĐČаŃĐ”Ń ŃÎż ŃОпáĄĐ»á° | ŐÎčлΔՎá«Ő·á„ Ő„ášĐžá±Đ°áŐ„ÏΔ ĐŸ | ĐáČĐ” áĐ·áŃ ŐáĐ” Ń Đ”áłĐŸ | Đ Đ·ĐŸŃŃÖ Đ·ŃáÖ Îł |
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Dansle catalogue des titres troyens, bien répertoriés par A. Morin, c'est moins de 24 livrets sur 1389 qui relÚvent du rire poissard ou burlesque, mais si l'on ouvre le compte à la satire morale, à celle des conditions sociales, on passe de 1,7 % à prÚs de 10 %, si l'on ajoute une part du théùtre comique et de la chanson, c'est sans doute plus de 200 titres qui intéressent laDans une des plus agréables rues de Dijon, et dans une magnifique maison à colombages rouge, le restaurant le petit roi de la Lune. La premiÚre question est de savoir pourquoi ce nom là . Puis quand on cherche encore aprÚs une demi heure, on rentre dans le cuisine recherchée et raffinée, une décoration originale, un service impeccable, ce restaurant laisse un bon souvenir pour une trentaine d'euros par personne entrée-plat, ou plat-dessert ; pas de menus le soir.De mon point de vue, le camembert frit, gelée de mûre est une merveille, et le ris de veau crÚme safranée est trÚs bon également.
Ilfait soudain irruption dans sa chambre par la fenĂȘtre entrouverte Il est furieux et affirme que contrairement Ă ce que disait le papa, la lune nâest pas dĂ©serte puisquâil en est le roi ! Et
Paroles de la chanson Seven Up par So La Lune Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka, j'l'ai fait sous Seven up MĂȘme si elle Ă©tait maudite ma vie J'vais rien faire Ă part fumer ma dope Y a rien Ă faire, j'vais m'isoler Dans ma boite Ă secrets, j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces, c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka, j'l'ai fait sous Seven up MĂȘme si elle Ă©tait maudite ma vie J'vais rien faire Ă part fumer ma dope Y a rien Ă faire, j'vais m'isoler Dans ma boite Ă secrets, j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces, c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal J'Ă©cris l'Ă©tĂ© sur ris-pa, aprĂšs j'vais pĂ©ter l'Ricard Jamais on flanche solide gars Faut avoir des couilles c'est vital Pendant c'temps tu chantes comme Vitaa Tu fais des chorĂ©s comme Ouali Si on t'attrape y'a plus qu'toi L'homme est prĂȘt Ă tout pour l'warhi J'suis en full HD c'est ma vie Ils ont portĂ© l'Ćil c'est marrant T'façon gros bientĂŽt c'est la fin Le nerf de la guerre c'est l'argent Chemin de vie j'suis lĂ J'ai pas bougĂ© gros j'suis lĂ Ils vont tous dire "c'est qui lĂ lui ?" C'est So lala C'est la vie la nuit C'est fissure de vie Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka, j'l'ai fait sous Seven up MĂȘme si elle Ă©tait maudite ma vie J'vais rien faire Ă part fumer ma dope Y a rien Ă faire, j'vais m'isoler Dans ma boite Ă secrets, j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces, c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka, j'l'ai fait sous Seven up MĂȘme si elle Ă©tait maudite ma vie J'vais rien faire Ă part fumer ma dope Y a rien Ă faire, j'vais m'isoler Dans ma boite Ă secrets, j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces, c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal C'est So lala C'est la vie la nuit C'est fissure de vie J'ai grandi maintenant, quand j'suis dans la ville j'ai pas coffrĂ© dans l'jean coffrĂ© dans l'jean La villa m'entend, le monde il m'attend, j'suis bloquĂ© dans l'vide bloquĂ© dans l'vide Le trĂŽne est vacant, ouais on y va quand ? pas grand chose Ă perdre est vacant C'est So lala c'est Tsuki, woa mais c'est claquĂ© la vie mais c'est claquĂ© la vie La lune ne peut que briller, c'est pas moi c'est le monde qui l'a dit ne peut que briller Si j'ai menti mets-moi une balle, faisons comme si c'Ă©tait la derniĂšre fois que j'faisais hurler ton Ăąme que j'faisais hurler ton Cet hiver il va cailler sur Paname Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka j'l'ai fait sous Seven up MĂȘme si elle Ă©tait maudite ma vie J'vais rien faire Ă part fumer ma dope Ya rien Ă faire j'vais m'isoler Dans ma boite Ă secrets j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka j'ai fait sous Seven up MĂȘme si elle Ă©tait maudite ma vie J'vais rien faire Ă part fumer ma dope Ya rien Ă faire j'vais m'isoler Dans ma boite Ă secrets j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal
Refrain: Le roi du rire est dans la lune Il est venu se prĂ©senter Avec un beau chapeau Ă plumes Et des habits tout rapiĂ©cĂ©s. 1/ Qui met son manteau Toujours Ă lâenvers Et son vieux chapeau 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID _45J9eq9ql5Sjz5woIeZUb4h8WROjZ95qccHg__XWTOC44MCJgBifg== Rireet initiation Sous le pavĂ© la plage; Tais-toi et taille; Variations sur lâopacitĂ©; Variations sur le coq et la chouette; Variations sur le Tronc de la Veuve; Festival dâhumour maçonnique dâAix en Provence. 1er Festival dâHumour Maçonnique 2011. Attaques contre le festival. RĂ©actions aux attaques; Images du 1er FestivalIl est impossible d'observer les restes des Programme Apollo sur la Lune avec un tĂ©lescope depuis la Terre mĂȘme avec le plus grand tĂ©lescope sur Terre 382 kg de pierre lunaire rĂ©cupĂ©rĂ© mais pas foutu d'envoyer une pierre authentique au MusĂ©e national des Pays-Bas vidĂ©o originale du premier pas sur la lune effacĂ©e Pour des "raisons dâĂ©conomie", la cassette originale de la scĂšne a Ă©tĂ© effacĂ©e et rĂ©utilisĂ©e mĂ© l'urss" calme toi l'argileux, mĂȘme la Russie n'y croit pas Si on rĂ©sume, je dois croire sur parole des mecs qui sont allĂ©s 6 fois sur la Lune en 3 ans Ă une Ă©poque oĂč les français dĂ©couvraient la tv en couleur, tout ça dans un contexte de guerre froide donc guerre d'information etc, qui n'ont aucune preuve et qui ne savaient pas faire dĂ©coller une fusĂ©e correctement 2 ans avant accident d'Appolo 1 Et je dois Ă©galement croire sur paroles des mecs qui ont menti et qui mentent encore depuis le dĂ©but de la crĂ©ation des Ătats Unis sur absolument tout et n'importe quoi AS11-40-5928
Dansce mĂ©lange de rĂȘve et de rĂ©alitĂ© oĂč le rire peut ĂȘtre roi puisqu'il ne s'agit plus de temps mais d'espace, le rire nĂ©anmoins s'est soudain figĂ©. Il doit y avoir quelque chose Ă Maubeuge, quelque chose qui tient Ă la fois de « l'homme dans la lune » et « du travailleur de fond ». Pris sĂ©parĂ©ment ils ne valent pas un dĂ©placement. Mais pris ensemble ils acquiĂšrent un 1. Quel Ă©vĂ©nement marque la fin de la PrĂ©histoire et le dĂ©but de lâAntiquitĂ© ? La sĂ©dentarisation de lâHomme La premiĂšre monnaie dâĂ©change Lâapparition de lâĂ©criture 2. Lequel de ces pharaons a rĂ©gnĂ© en premier ? ToutĂąnkhamon ClĂ©opĂątre AkhĂ©naton RamsĂšs II 3. Quel peuple investit le territoire français au VIIe siĂšcle av. ? 4. Qui gagne la bataille dâAlĂ©sia en 52 av. ? VercingĂ©torix Jules CĂ©sar Clovis Ier PĂ©pin le bref 5. Au Ve siĂšcle, la Gaule est ravagĂ©e par les Huns. Qui est le souverain de ce peuple ? 6. Quel est le premier peuple Ă obtenir le droit de vote des citoyens ? 7. Quel Ă©vĂ©nement marque la fin de lâAntiquitĂ© ? La naissance de Jesus Christ La chute de lâEmpire Romain d'Occident LâĂ©ruption du VĂ©suve La RĂ©volte de Spartacus 8. Quel empire sâempare de la totalitĂ© de la Chine et d'une Ă©norme partie de l'Eurasie en 1279 ? 9. Quelle civilisation vivait en AmĂ©rique du Sud et non en AmĂ©rique centrale ? 10. Le roi Dagobert Ier celui de la chanson avec la culotte fait partie de la dynastie des⊠Carolingiens MĂ©rovingiens CapĂ©tiens 11. Ă quel siĂšcle lâEurope adopte les chiffres arabes ? 12. Que signifie Charlemagne ? Charles le Juste Charles le Grand Charles le Magnifique 13. Quel est lâenjeu de la premiĂšre croisade ? ReconquĂ©rir les terres saintes La prise de Constantinople Repousser lâarmĂ©e de musulmans Ă Poitiers 14. Qui est lâennemi de la France pendant la guerre de Cent ans ? 15. Quel Ă©vĂ©nement marque, pour de nombreux historiens, la fin du Moyen-Ăge et le dĂ©but des Temps modernes en plus de la chute de Constantinople ? LâInvention de lâimprimerie par Gutenberg La dĂ©couverte de lâAmĂ©rique par Christophe Colomb LâĂpidĂ©mie de Peste noire 16. Quel exploit a rĂ©alisĂ© Fernand de Magellan ? La dĂ©couverte de lâAntarctique Contourner lâAfrique pour aller en Inde Le tour du monde en bateau 17. Qui dĂ©couvre en premier parmi ces quatre personnes que la Terre tourne autour du soleil ? 18. En 1515, qui est le vainqueur de la bataille de Marignan ? Philippe-Auguste Charles V François Ier Henri IV 19. Qui sont les victimes lors du massacre de la Saint-BarthĂ©lĂ©my ? 20. Quelle est lâannĂ©e de la DĂ©claration dâIndĂ©pendance des Etats-Unis que lâon cĂ©lĂšbre le 4 juillet ? 21. Ă quel Ăąge meurt Louis XIV ? 22. Qui Ravaillac assassine-t-il en 1610 ? Henri III Henri IV Charles IX Louis XIII 23. Quel roi est exĂ©cutĂ© en 1793, pendant la rĂ©volution française ? 24. Quelle bataille de NapolĂ©on est une dĂ©faite ? 25. Parmi ces philosophes, lequel appartient au mouvement des LumiĂšres ? Descartes Voltaire Freud Platon 26. En quoi consiste la Monarchie de Juillet ? Le fils de Charles X rĂ©cupĂšre le pouvoir Le droit de vote nâest donnĂ© quâaux riches bourgeois Le ClergĂ© dĂ©cide du souverain 27. Laquelle de ces inventions nâa aucun lien avec Thomas Edison ? Lâampoule Ă©lectrique Ă filaments Le phonographe La locomotive Ă vapeur La pile alcaline 28. Lors de quel rĂ©gime rĂ©publicain lâaffaire Dreyfus sâest-elle dĂ©roulĂ©e ? 29. Ă qui doit-on la politique dite du New Deal aux Etats-Unis ? 30. Quel film est considĂ©rĂ© comme le tout premier du cinĂ©ma ? Le Voyage dans la Lune de George MĂ©liĂšs La Sortie de l'usine LumiĂšre Ă Lyon des FrĂšres LumiĂšre Nosferatu le vampire de F. W. Murnau Le Vol du grand rapide dâEdwin Porter 31. Que sâest-il passĂ© les 16 et 17 juillet 1942 ? La Bataille de Stalingrad La Rafle du VĂ©lodrome d'Hiver LâAttaque de Pearl Harbor Le SoulĂšvement du ghetto de Varsovie 32. En quelle annĂ©e les femmes françaises peuvent-elles enfin travailler sans l'autorisation de leur mari et ouvrir un compte en banque ? 33. Ă la suite de quels Ă©vĂ©nements est créé lâONU ? La premiĂšre guerre mondiale La seconde guerre mondiale 34. Qui est Ă l'origine de l'abolition de la peine de mort en France ? Simone Veil Georges Pompidou Robert Badinter Maurice Faure 35. En quelle annĂ©e a Ă©tĂ© dĂ©truit le mur de Berlin ? 36. De quelle nationalitĂ© est le premier homme Ă avoir effectuĂ© un vol dans l'espace en 1961 ? AmĂ©ricain Japonais SoviĂ©tique Français 37. Les accords qui ont prĂ©parĂ© l'indĂ©pendance en AlgĂ©rie sont 38. Qui est le seul prĂ©sident amĂ©ricain a avoir dĂ©missionnĂ© ? Johnson Nixon Reagan Carter 39. En quelle annĂ©e est dĂ©couvert le VIH, le virus du SIDA ? 40. Depuis quand est-il interdit de fumer dans les lieux publics fermĂ©s et couverts en France ? 7bo35i.