LACIGALE ET LE FOURMI Texte A Somerset Maugham, Les trois grosses dames dâAntibes, « la Cigale et la fourmi » Dans ce court rĂ©cit, nous Ă©coutons le rĂ©cit d'un homme honnĂȘte et travailleur, qui a du Ă de multiples reprises prĂȘter de l'argent Ă son frĂšre extrĂȘmement dĂ©pensier et qui vit aux crochets de ses amis : Ă l'aube
âLa Cigale et la fourmiâ de Jean de La Fontaine, illustration de Gustave DorĂ© La Cigale et la Fourmi est un texte culte et intemporel, Ă©tudiĂ© Ă de nombreuses reprises aussi bien pour les enfants que pour les adultes. Il sâagit de la premiĂšre fable du recueil de Jean de La Fontaine publiĂ© en 1668. Cet apologue quâest-ce donc? Un apologue est un rĂ©cit utilisĂ© pour instruire, qui sert Ă illustrer une morale est inspirĂ© des fables dâEsope, auteur antique du VII-VIe siĂšcle av et montre deux visions du monde. MĂȘme si ce texte et ses valeurs sont toujours dâactualitĂ©, il est intĂ©ressant de faire un bond dans le temps de quelques siĂšcles afin de comprendre le contexte dans lequel La Fontaine lâa Ă©crit⊠Tout dâabord La Fontaine dĂ©dicace ses premiĂšres fables Ă Monseigneur le Dauphin, câest Ă dire au fils du roi Louis XIV, Ă©galement prĂ©nommĂ© Louis et alors ĂągĂ© de sept ans. Dans sa dĂ©dicace lâauteur souligne que derriĂšre le cĂŽtĂ© ludique voire puĂ©ril des fables textes courts, animaux⊠se cache une vĂ©ritĂ© importante, une leçon. Il Ă©crit donc ces fables dans un but didactique afin dâenseigner des valeurs au dauphin tout en gardant un aspect simple et divertissant. Il sâagit donc dâapprendre avec plaisir, sans en avoir lâimpression. Câest ce quâon appelle lier lâutile Ă lâagrĂ©able! La reine Marie-ThĂ©rĂšse et son fils le Dauphin de France par Charles Beaubrun, 1663-1666. Dans la dĂ©dicace que lâauteur adresse au dauphin, on apprend que le pays traverse une guerre en plein hiver, une premiĂšre! On peut donc comprendre que lâhiver sera rude pour certainsâŠUn peu comme pour notre Cigale?. Maintenant que nous savons dans quel but ont Ă©tĂ© Ă©crites ces fables, voyons le contenu de âLa Cigale et la Fourmiâ! Nos deux personnages sont donc une cigale et une fourmi. Le recours aux animaux est assez traditionnel dans lâĂ©criture des fables tout en leur donnant une dimension humaine. Ici la cigale et la fourmi sont des allĂ©gories une allĂ©gorie est la reprĂ©sentation dâune idĂ©e, de quelque chose dâabstrait qui incarnent deux stĂ©rĂ©otypes, dâun cĂŽtĂ© la fourmi travailleuse qui peut ĂȘtre associĂ©e au paysan Ă lâĂ©poque et de lâautre la cigale rĂȘveuse et oisive qui peut ĂȘtre une reprĂ©sentation de lâartiste. On apprend donc dĂšs le dĂ©but que lâhiver arrive, synonyme de pĂ©riode de famine, et que notre rĂȘveuse, la Cigale, se retrouve sans rien Ă manger Se trouva fort dĂ©pourvue/Quand la bise fut venue». Câest ainsi quâelle va Ă la rencontre de la fourmi, sa voisine, afin de lui quĂ©mander de quoi survivre jusquâĂ lâĂ©tĂ© prochain, lui promettant un remboursement avec intĂ©rĂȘt on peut dâailleurs noter une opposition entre les traits humains de la notion de paiement et la foi dâanimal», est-ce par ce que lâargent nous ramĂšne Ă des besoins bestiaux, primaires? Ou est-ce pour dĂ©crĂ©dibiliser la fiabilitĂ© de la Cigale?. Mais la fourmi, qui elle avait anticipĂ©e et travaillĂ©e tout lâĂ©tĂ©, refuse de lui prĂȘter le moindre grain. Quelle est la morale de lâhistoire? Doit-on immĂ©diatement conclure que la fourmi a le fin mot de lâhistoire et quâil faut travailler pour survivre au lieu de chanter tout lâĂ©té» dans lâinsouciance? Et quâon ne peut compter que sur soi-mĂȘme? Non, câest bien plus subtil. âLa Cigale et la fourmiâ de Jean de La Fontaine, Illustration de Grandville En rĂ©alitĂ© La Fontaine ne donne pas de morale explicite explicite câest quand une idĂ©e est clairement exprimĂ©e, il choisi de rester neutre et de laisser le lecteur la deviner. La morale est donc implicite elle nâest donc pas donnĂ©e, elle est sous-entendue, il faut la deviner!, ambiguĂ«. En effet si la fourmi a su ĂȘtre prĂ©voyante et travailleuse, elle apparaĂźt cependant comme sĂ©vĂšre et Ă©goĂŻste face Ă la cigale. Voire hypocrite quand elle lui demande ce quâelle faisait pendant lâĂ©tĂ© alors quâelle connaissait dĂ©jĂ la rĂ©ponse, comme pour humilier sa voisine. La cigale, elle, nâa pas su anticiper lâhiver et compte sur les autres pour pouvoir subvenir Ă ses besoins, elle reprĂ©sente la lĂ©gĂšretĂ©. Cependant elle apparaĂźt comme polie et honnĂȘte, ne demandant que de quoi vivre, câest plus par manque de conscience et par naĂŻvetĂ© quâelle nâa pas su prĂ©voir de provisions. Aussi, pendant tout lâĂ©tĂ©, elle fait profiter son entourage de son chant Je chantais, ne vous dĂ©plaise». On pourrait penser que La Fontaine sâidentifie Ă la cigale, surtout quâau XVII e siĂšcle les artistes nâĂ©taient pas toujours bien vus, mais il laisse le choix au lecteur de se faire sa propre idĂ©e de la leçon Ă tirer de cette fable. Faut-il donc blĂąmer lâĂ©goĂŻsme de la fourmi ou lâoisivetĂ© de la cigale? La morale serait-elle donc un juste milieu des deux? Ă nous de voir. Le modĂšle de la fable permet donc dâinstruire et de plaire en mĂȘme temps. Une fable a un sens moral mais Ă©galement un sens social puisque les fables reprĂ©sentent les rĂ©alitĂ©s du monde. Câest pourquoi elles sont toujours rĂ©citĂ©es, réécrites et illustrĂ©es de nos jours. On se souvient tous de les avoir apprises enfants⊠âLa Cigale et la fourmiâ de Jean de La Fontaine, Illustration de TimothĂ©e ROUXEL Cliquez ici pour apprendre Ă utiliser la gouache comme sur cette illustration. Cliquez-ici pour obtenir la fable âLa Cigale et la Fourmiâ dans une mise-en-page originale et illustrĂ©e Lâarticle est dâEstelle RIPPE. Encouragez-moi sur les rĂ©seaux sociaux !
Lacigale et la fourmi Pendant lâhiver, leur lĂ© Ă©tant humide, les fourmis le faisaient sĂ©cher. La cigale, mourant de faim, leur demandait de la nourriture. Les fourmis lui rĂ©pondirent : "Pourquoi en Ă©tĂ© nâamassais-tu pas de quoi manger ? - Je nâĂ©tais pas inative, dit elle -ci, mais je chantais mĂ©lodieusement." Les fourmis se mirent Ă rire. "Eh bien, si en Ă©tĂ© tu chantais
La Fontaine, Fables, La cigale et la fourmi » Analyse au fil du texte Introduction Entre 1658 et 1661, La Fontaine Ă©tait protĂ©gĂ© par Nicolas Fouquet, le trĂšs riche surintendant des finances de Louis XIV. Mais ce protecteur tombe en disgrĂące et il finira ses jours enfermĂ© dans la forteresse de Pignerol. Du jour au lendemain, La Fontaine se retrouve comme la cigale, pris au dĂ©pourvu et comme elle, c'est un poĂšte, pour ainsi dire, il chante des vers... Le nouvel intendant des finances, c'est Colbert, qui est tout Ă fait comme la fourmi de la fable, Ă©conome et pragmatique. Et maintenant, c'est lui qui accorde les pensions royales aux artistes et aux Ă©crivains, du coup, c'est lui qu'il faut se concilier⊠Mais La Fontaine restera toujours suspect aux yeux de Louis XIV, et il n'obtiendra jamais de pension royale. Ce contexte permet de mieux percevoir l'ambiguĂŻtĂ© de cette fable les animaux en disent beaucoup plus sur la sociĂ©tĂ© humaine qu'une simple opposition entre les Ă©pargnants et les artistes ! Sous Louis XIV, les nobles doivent se faire courtisans, il sont obligĂ©s de dĂ©penser des fortunes pour maintenir leur train de vie Ă Versailles. Pendant ce temps, le pays connaĂźt une petite Ăšre glaciaire et les hivers sont de plus en plus rudes on trouve de plus en plus de mendiants sur les routes, au point que le roi signe des dĂ©crets pour faire enfermer les vagabonds. En mĂȘme temps, les guerres imposent des rĂ©quisitions de plus importantes et appauvrissent les campagnes. Quand La Fontaine valorise la prĂ©voyance Ă travers la fourmi, on voit bien que cette recommandation s'applique Ă tous les niveaux de la sociĂ©tĂ©. ProblĂ©matique Comment La Fontaine parvient-il Ă impliquer son lecteur dans ce conflit entre deux animaux, pour mieux l'inviter Ă interroger une morale ambiguĂ«, qui en dit long sur la sociĂ©tĂ© humaine ? Axes de lecture pour un commentaire composĂ© > Un art du rĂ©cit incisif, qui impressionne et implique le lecteur. > Un art musical qui rapproche la poĂ©sie du chant. > Une réécriture de la fable d'Ăsope, avec des Ă©carts qui rĂ©vĂšlent certains partis pris de l'auteur. > Une morale implicite et ambiguĂ«, qui peut se lire Ă diffĂ©rents niveaux. > Des choix d'Ă©criture qui rĂ©vĂšlent une certaine empathie Ă l'Ă©gard de la cigale. > Une mise en scĂšne plaisante d'animaux comme prĂ©texte pour parler des hommes. > Un discours moral sur la sociĂ©tĂ© du XVIIe siĂšcle en France. > Un message Ă portĂ©e universelle, qui sollicite le sens critique du lecteur. Premier mouvement Une cigale prĂ©sentĂ©e avec art La cigale, ayant chantĂ© Tout lâĂ©tĂ©, Se trouva fort dĂ©pourvue Quand la bise fut venue Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. DĂšs les premiers vers, la fable frappe les esprits elle est entiĂšrement en heptasyllabes des vers de 7 syllabes. Câest trĂšs rare au XVIIe siĂšcle, oĂč tous les genres sont codifiĂ©s, notamment la tragĂ©die toujours rĂ©digĂ©e en alexandrins. La Fontaine trouve donc une certaine libertĂ© dans la fable, qui va lui permettre de varier les maniĂšres de raconter des histoires Il Ă©tait un gĂ©nie trĂšs libre, trĂšs indĂ©pendant [...] aimant ses coudĂ©es franches dans le genre qu'il adopterait. [...] Dans ce siĂšcle oĂč [...] tous les genres Ă©taient comme soumis aux faiseurs de rĂšgles [...] La fable [offrait] un cadre assez Ă©lastique [...] il n'y a pas de rĂšgles de la fable. Ămile Faguet, La Fontaine, 1887. Ok, il nây a pas beaucoup de rĂšgles dans la fable, mais il faut au moins suivre le premier prĂ©cepte dâHorace instruire et plaire. On va voir que quand La Fontaine prend des libertĂ©s avec l'Ă©criture, c'est pour mieux suivre ce prĂ©cepte. Pour instruire, sois concis ; lâesprit reçoit avec docilitĂ© et retient fidĂšlement un court prĂ©cepte ; sâil est trop long, il laisse Ă©chapper tout ce quâil a reçu de trop. La fiction, imaginĂ©e pour amuser, doit, le plus possible, se rapprocher de la vĂ©ritĂ© ; [...] il obtient tous les suffrages celui qui unit lâutile Ă lâagrĂ©able, et plaĂźt et instruit en mĂȘme temps... Horace, PoĂ©tique, traduction de François Richard, 1944. Le deuxiĂšme vers est carrĂ©ment un trisyllabe qui met en valeur la rime en -tĂ© » on peut dire que la musicalitĂ© du vers imite le chant de la cigale. Dâailleurs, on va retrouver cette rime en -tĂ© » un peu plus loin quand la cigale va reprendre la parole. Chez La Fontaine, la Fable est avant tout un art musical. Câest aussi une tournure exceptionnellement concise le participe prĂ©sent ayant chantĂ© » suffit Ă inscrire lâĂ©tĂ© dans la durĂ©e, avec le dĂ©terminant tout lâĂ©tĂ© ». On dirait que le vers est prolongĂ© exprĂšs pour donner Ă percevoir la longueur et la langueur de lâĂ©tĂ©. Vous allez voir que tous ces effets sonores et rythmiques participent Ă lâart du rĂ©cit chez La Fontaine. La concision participe Ă un rythme rapide le passage de lâĂ©tĂ© Ă lâhiver se fait dans la mĂȘme phrase, qui se prolonge dâun vers Ă lâautre câest ce quâon appelle un enjambement. Avec le complĂ©ment circonstanciel de temps qui est reportĂ© Ă la fin de la phrase, le lecteur est surpris par lâarrivĂ©e de lâhiver, un peu comme la cigale elle-mĂȘme. Lâhiver est dĂ©signĂ© indirectement par la bise un vent froid, sec et rapide⊠Câest une mĂ©tonymie, un glissement de sens par proximitĂ©. Cela crĂ©e un effet de mouvement la succession des saisons, la sensation de froid arrivent avec le verbe venir qui souligne les fricatives F et V . Le retour dâun son consonne, câest ce quâon appelle une allitĂ©ration. Lâadjectif dĂ©pourvu » indique dĂ©jĂ un dĂ©nuement extrĂȘme avec le prĂ©fixe privatif du coup, lâadverbe dâintensitĂ© est de trop ici, câest un plĂ©onasme, la rĂ©pĂ©tition dâune mĂȘme idĂ©e. En fait, ça permet Ă La Fontaine de crĂ©er une hyperbole, un effet dâexagĂ©ration. Le dĂ©nuement de la cigale est total. Dâailleurs, on entend bien nue » Ă la rime ce jeu sonore justifie bien la rime pauvre un seul son en commun la musicalitĂ© du vers illustre parfaitement la pauvretĂ© de la cigale. Dâailleurs, tout est fait pour nous faire partager la dĂ©tresse de la cigale ici un morceau, câest un dĂ©bris, un reste. Un petit morceau, câest encore moins que ça, une miette. Une miette de quoi ? dâune mouche, voire mĂȘme dâun vermisseau, avec le diminutif qui rĂ©duit encore la portion. En plus, le morceau est sĂ©parĂ© de son complĂ©ment du nom, comme sâil Ă©tait lui-mĂȘme disloquĂ©. Et de toutes les façons, la nĂ©gation vient tout annuler, câest une phrase nominale, une phrase sans verbe, ce qui accentue la brutalitĂ© de la nĂ©gation. Vous savez certainement que pour cette fable, comme pour beaucoup dâautres, La Fontaine sâinspire dâun auteur de lâantiquitĂ©, Ăsope, qui Ă©crivait en grec vers le VIe siĂšcle avant Câest donc intĂ©ressant de jeter un coup dâoeil Ă la version originale, qui commence comme ça CâĂ©tait en hiver ; leur grain Ă©tant mouillĂ©, les fourmis le faisaient sĂ©cher. Une cigale qui avait faim leur demanda de quoi manger. PremiĂšre grosse diffĂ©rence Ăsope commence avec les fourmis, tandis que La Fontaine commence avec la cigale qui meurt de faim il renverse complĂštement le point de vue de dĂ©part. Autre diffĂ©rence dans la fable dâĂsope, la cigale est indĂ©finie, alors que chez La Fontaine, le premier mot de la fable est un article dĂ©fini cette cigale a une importance particuliĂšre aux yeux du fabuliste, elle prend une dimension symbolique beaucoup plus complexe que chez Ăsope, vous allez voir comment. Dâabord, câest intĂ©ressant dâinterroger la reprĂ©sentation des animaux chez La Fontaine. Quand il dit que la cigale chante », câest dĂ©jĂ une personnification il lui donne un caractĂšre humain. Un zoologue dirait que la cigale cymbalise. La crainte de lâhiver est aussi une crainte humaine en rĂ©alitĂ©, chaque gĂ©nĂ©ration de cigale disparaĂźt naturellement Ă la fin de lâĂ©tĂ© en laissant des Ćufs dans la terre. On a donc une cigale humanisĂ©e dans la fable. Et pourtant, câest une cigale qui mange des mouches et des vermisseaux on est loin dâune nourriture humaine ! Mais on est loin aussi du rĂ©gime des cigales, qui se nourrissent de la sĂšve des arbres ! La Fontaine le sait parfaitement son pĂšre Ă©tait maĂźtre des eaux et forĂȘts, et il a lui-mĂȘme a repris cette charge pendant plusieurs annĂ©es. Il ne fait donc un dĂ©tour par les animaux que pour parler des hommes. Quâest-ce que cela Ă©voque, pour un contemporain, cette cigale sur le point de mourir de froid ? Au XVIIe siĂšcle, la France est frappĂ©e par une petite Ăšre glaciaire, les hivers sont particuliĂšrement rudes. En plus, Louis XIV rĂ©quisitionne de grandes quantitĂ©s de vivres pour augmenter la taille de ses armĂ©es. Ainsi, cette cigale imprĂ©voyante peut reprĂ©senter une nation entiĂšre, un pays appauvri par lâimprĂ©voyance de son roi. Les fables de La Fontaine parlent Ă tout le monde, mais elles parlent aussi au roi. DeuxiĂšme mouvement Un regard de moraliste Elle alla crier famine Chez la fourmi, sa voisine, La priant de lui prĂȘter Quelque grain pour subsister JusquâĂ la saison nouvelle. â Je vous paierai, lui dit-elle, Avant lâoĂ»t, foi dâanimal, IntĂ©rĂȘt et principal. La Fontaine choisit les verbes de paroles de la cigale avec soin prier », crier », avec les allitĂ©rations en P et en R qui entrent en Ă©cho avec les autres verbes du passage prĂȘter ⊠payer ». Tout se passe comme si la cigale adressait une complainte lyrique Ă la fourmi elle exprime une douleur personnelle de maniĂšre musicale, Ă la premiĂšre personne. Comme La Fontaine, elle utilise les ressources de la poĂ©sie. Regardez comment la parole de la cigale se rapproche du lecteur. Dâabord, on a du discours narrativisĂ© un verbe de parole, crier famine » sans paroles rapportĂ©es. Ensuite, on a du discours rapportĂ© indirect les paroles sont adaptĂ©es mais on peut les restituer prĂȘtez moi quelque grain pour subsister ». En plus Ă ce moment-lĂ , on retrouve les rimes en -tĂ© » qui se trouvaient au tout dĂ©but de la fable. Cela nous fait entendre la cigale un peu plus. Enfin, le discours est direct il est rapportĂ© tel quel, avec une ponctuation qui annonce bien la citation. Le fabuliste nous fait entrer progressivement dans le point de vue de la cigale. Mais le discours direct intervient lĂ , non pas pour Ă©voquer des Ă©motions, mais pour parler dâargent. La Fontaine fait un dĂ©tour par les animaux, pour mieux nous replonger dans le monde des humains, avec un vocabulaire propre aux finances intĂ©rĂȘt, principal. Câest particuliĂšrement frappant, parce que cette allusion Ă un remboursement nâexiste pas du tout dans la version dâĂsope, et elle peut sembler un peu Ă©trange. En effet, Ă lâĂ©poque, on rapproche volontiers la fonction morale de la fable Ă celle de la parabole, comme on en trouve dans la bible. Vous savez que la France du XVIIe siĂšcle est trĂšs imprĂ©gnĂ©e de morale chrĂ©tienne... Du coup, quand La Fontaine montre la cigale faire un emprunt au lieu de demander la charitĂ©, câest trĂšs Ă©trange. Normalement, le mendiant dit Ă votre bon cĆur, Dieu vous le rendra » et pas je vous paierai intĂ©rĂȘt et principal. » Avec cet effet de surprise, vous voyez que la question de la charitĂ© brille par son absence. Dâautant que La Fontaine choisit des mots qui font allusion Ă la religion la cigale prie » la fourmi⊠sa voisine ». On est trĂšs proche de la parabole du bon samaritain que JĂ©sus donne en exemple pour illustrer lâamour du prochain, et donc, de son voisin. Dâailleurs, un grain » Ă lâĂ©chelle de lâinsecte, autant dire que câest un morceau de pain â qui est sous forme de boule Ă lâĂ©poque câest de lĂ que vient le terme de boulangerie. Le pain quotidien accordĂ© aux nĂ©cessiteux, câest Ă©videmment un lieu commun de la morale chrĂ©tienne prĂ©sente dans tous les esprits. En plus, la mendicitĂ© est bien un sujet dâactualitĂ© Ă lâĂ©poque oĂč Ă©crit La Fontaine. Entre 1656 et 1672, la pauvretĂ© est tellement rĂ©pandue que Louis XIV publie une sĂ©rie de dĂ©crets pour punir les vagabonds, qui sont soit enfermĂ©s, soit envoyĂ©s aux travaux forcĂ©s, soit simplement mis Ă mort. En abordant ces thĂšmes graves, avec des symboles universels, La Fontaine critique indirectement le pouvoir et la sociĂ©tĂ© de son Ă©poque. En mĂȘme temps, quand il remplace la question de la charitĂ© par celle de lâemprunt, La Fontaine ne donne raison Ă aucun de ses protagonistes. Dâabord, la cigale semble peu digne de confiance. Elle utilise un futur Je vous paierai », elle repousse lâĂ©chĂ©ance Avant lâoĂ»t », câest Ă dire, avant les moissons, qui est en plus rejetĂ© en fin de phrase aprĂšs un enjambement. La succession des saisons, avec le rythme des rĂ©coltes, porte une signification universelle. Il me parut que le livre des Fables Ă©tait, pour la vie morale, ce que sont, pour l'existence matĂ©rielle, certains almanachs fort rĂ©pandus dans nos campagnes, qui donnent pour les travaux des champs, pour l'Ă©levage du bĂ©tail, etc., un conseil pour chaque jour de l'annĂ©e. Marius Guinat, La Morale des Fables de La Fontaine, 1886. Pour La Fontaine, ce nâest clairement pas une bonne idĂ©e de sâendetter, ni pour une cigale, ni pour un humain, ni pour un Ătat. Et bien sĂ»r, on peut voir derriĂšre cette cigale dispendieuse, les fastes de la cour Ă Versailles qui sont bien Ă©loignĂ©s de la sagesse des campagnes. Mais en mĂȘme temps, la cigale reste humble, elle promet de rendre ce quâelle emprunte. Elle demande trĂšs peu Quelque grain ». Lâarticle indĂ©fini introduit un nom singulier un seul grain, qui lui permettra de subsister sur une longue pĂ©riode jusquâĂ la saison nouvelle ». La Fontaine joue sans cesse avec les deux points de vue, celle qui emprunte, et celle qui prĂȘte. Le mot subsister » est particuliĂšrement Ă©vocateur, dâun point de vue Ă©tymologique il provient du latin sisto se tenir, tenir bon, consolider, mais le prĂ©fixe sub- » vient rĂ©duire et soustraire. La cigale demande seulement le minimum pour survivre avec peine. Enfin, lâexpression foi dâanimal » est particuliĂšrement ambiguĂ«. On peut lâinterprĂ©ter Ă charge, en disant, avec le philosophe RenĂ© Descartes, que lâanimal nâa pas dâĂąme du coup la cigale jure sans prendre le risque de la damnation Ă©ternelle. Il nây a pas [dâerreur] qui Ă©loigne davantage les esprits faibles [...] de la vertu, que dâimaginer que lâĂąme des bĂȘtes soit de mĂȘme nature que la nĂŽtre, et que par consĂ©quent nous nâavons rien ni Ă craindre ni Ă espĂ©rer aprĂšs cette vie, non plus que les mouches et les fourmis. RenĂ© Descartes, Discours de la mĂ©thode, 1637. Mais on sait que justement, La Fontaine Ă©tait opposĂ© Ă cette vision de Descartes, quâil rĂ©fute dans son Discours Ă Madame de la SabliĂšre », oĂč il rĂ©habilite l'animal, en montrant notamment lâintelligence des constructions des castors [...] Ils disent donc Que la bĂȘte est une machine ; Qu'en elle tout se fait sans choix et par ressorts Nul sentiment, point d'Ăąme, en elle tout est corps. [...] Voici de la façon que Descartes l'expose ; [...] Que [les] Castors ne soient qu'un corps vide d'esprit, Jamais on ne pourra m'obliger Ă le croire ; Jean de La Fontaine, Discours Ă Madame de la SabliĂšre, 1678. Pour La Fontaine, la foi de lâanimal n'est donc pas si sujette Ă caution⊠La cigale compte-t-elle rembourser la fourmi ? Il suffit de savoir que les deux sont voisines. MalgrĂ© tout, La Fontaine semble avoir une certaine sympathie pour la cigale. TroisiĂšme mouvement Une fable nuancĂ©e et ambiguĂ« La fourmi nâest pas prĂȘteuse Câest lĂ son moindre dĂ©faut. â Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle Ă cette emprunteuse. â Nuit et jour Ă tout venant Je chantais, ne vous dĂ©plaise. â Vous chantiez, jâen suis fort aise ! Eh bien, dansez maintenant. La fable se termine avec un dialogue trĂšs vif Les incises disparaissent pour laisser la place uniquement aux rĂ©pliques, qui sâenchaĂźnent rapidement au théùtre, on parle de stichomythies. En plus, lâalternance des pronoms personnels de premiĂšre et deuxiĂšme personne crĂ©e un rythme trĂšs vivant le lecteur qui assiste Ă la scĂšne voit les personnages sâanimer devant lui. Les deux personnages sâexpriment trĂšs diffĂ©remment. La cigale montre un certain savoir vivre elle prie » la fourmi, avec des formules de politesse ne vous dĂ©plaise ». MalgrĂ© sa situation de mendicitĂ©, lâattitude mesurĂ©e de la cigale est plus proche de lâidĂ©al de lâhonnĂȘte homme tel quâon le valorise Ă la cour. La fourmi est Ă lâopposĂ© de ces attentes. Dâabord, elle emploie lâimpĂ©ratif et le sarcasme un reproche fait de maniĂšre ironique. Sans prĂ©ambule, elle pose une question dont elle connaĂźt dâavance la rĂ©ponse, une question rhĂ©torique qui empĂȘche de fait tout Ă©change. Pour les lecteurs de La Fontaine, qui vivaient quotidiennement sous lâĂ©tiquette de la cour, cette rudesse Ă©tait trĂšs bourgeoise la fourmi ne pouvait pas attirer la sympathie. Le conflit entre les personnages se retrouve dans le schĂ©ma des rimes jusquâici, lâhistoire se dĂ©roulait avec des rimes suivies, mais on passe aux rimes embrassĂ©es. Les rimes fĂ©minines celles qui se terminent avec un -e muet se trouvent finalement entourĂ©es par les rimes masculines symboliquement, le piĂšge se referme sur la cigale. Son sort final correspond alors Ă des sonoritĂ©s nasales, IN, AN, IN, AN, dĂ©sagrĂ©ables Ă lâoreille du lecteur. PrĂȘteuse » rime avec emprunteuse » les deux mots sont trĂšs proches, on peut parler de paronomase avec cette proximitĂ© sonore, La Fontaine englobe les deux animaux dans la mĂȘme critique lâendettement nâest pas une solution. Il faut savoir quâĂ lâĂ©poque, prĂȘter de lâargent contre intĂ©rĂȘt, câest ce quâon appelle lâusure câĂ©tait trĂšs mal vu, et considĂ©rĂ© comme un pĂ©chĂ© dans la religion chrĂ©tienne, trĂšs prĂ©sente au XVIIe siĂšcle. Donc, La fourmi nâest pas prĂȘteuse » ce serait une qualitĂ© ? On ne peut pas dire ça, parce que si le prĂȘt est mal vu, câest justement parce quâil ne saurait remplacer la charité⊠Ici, le fabuliste intervient de maniĂšre exceptionnelle, comme en voix off, pour faire un jugement de valeur câest lĂ son moindre dĂ©faut ». Comment comprendre ce vers ? Je vois 2 possibilitĂ©s. Soit on lâinterprĂšte littĂ©ralement ce nâest quâun tout petit dĂ©faut, aprĂšs tout », soit on lâinterprĂšte comme une litote une double nĂ©gation qui renforce le propos câest lĂ sa plus grande qualitĂ© ». Dans les deux cas, vous voyez que la formule est ironique elle laisse entendre lâinverse de ce quâelle dit. Il est serait hypocrite de se considĂ©rer comme vertueux pour cette raison. Le vrai dĂ©faut est de manquer du sens de la charitĂ©, de nâĂȘtre pas un mĂ©cĂšne des arts comme Fouquet. La Fontaine adresse peut-ĂȘtre lĂ un message trop ambigu Ă Colbert, qui ne lui accordera jamais de pension. Le verbe chanter » est rĂ©pĂ©tĂ© sous des formes diffĂ©rentes par les deux protagonistes, câest ce quâon appelle un polyptote. On voit bien que les deux personnages mettent un sens diffĂ©rent sous le mĂȘme verbe. Pour la cigale, chanter » câest une activitĂ© noble, dĂ©sintĂ©ressĂ©e, un cadeau qui profite Ă tout le monde. Pour la fourmi, ce nâest quâune activitĂ© oisive et improductive. Ă tout venant » signifie pour toutes les personnes qui passent ». Et en effet, si la cigale ne gagne rien avec son chant, câest quâelle le dispense gracieusement. Nuit et jour » elle ne ne compte pas. Rien quâavec ce vers, La Fontaine montre bien lâambivalence morale de sa petite histoire la cigale est beaucoup plus proche des valeurs de la noblesse de lâĂ©poque, qui justement nâexerce pas de mĂ©tiers rĂ©munĂ©rateurs. Dâailleurs, la relation de La Fontaine avec son protecteur Fouquet Ă©tait assez reprĂ©sentative de cet Ă©tat dâesprit dans leur contrat, ce nâest pas Fouquet qui paye ses vers. Non, La Fontaine donne une pension poĂ©tique » Ă son mĂ©cĂšne, pour le rĂ©compenser de son mĂ©rite », et donc pas officiellement pour sa protection Je vous l'avoue, et c'est la vĂ©ritĂ©, Que Monseigneur n'a que trop mĂ©ritĂ© La pension qu'il veut que je lui donne. En bonne foi je ne sache personne Ă qui PhĂ©bus s'engageĂąt aujourd'hui De la donner plus volontiers qu'Ă lui. La Fontaine, ĂpĂźtre Ă Fouquet, 1659. Maintenant, si on regarde la version dâĂsope, on se rend compte que La Fontaine a supprimĂ© la morale, regardez Les fourmis lui dirent Pourquoi, pendant lâĂ©tĂ©, nâamassais-tu pas, toi aussi, des provisions ? â Je nâen avais pas le temps, rĂ©pondit la cigale je chantais mĂ©lodieusement. » Les fourmis lui rirent au nez Eh bien ! dirent-elles, si tu chantais en Ă©tĂ©, danse en hiver. » Cette fable montre quâen toute affaire il faut se garder de la nĂ©gligence, si lâon veut Ă©viter le chagrin et le danger. Si La Fontaine supprime la morale dâĂsope, câest pour mieux laisser au lecteur le soin de tirer ses propres leçons, il ouvre le champ des interprĂ©tations. Il ne prend pas position explicitement. Du coup, câest le mot dâesprit des fourmis qui constitue la chute de la fable HĂ© bien, dansez maintenant » ; on est loin dâune morale canonique. On pourrait mĂȘme dire que câest une anti-morale, regardez. Dâabord, elle commence sur une interjection, qui contraste avec la forme habituelle des morales et des maximes. Ensuite, la dimension universelle est remplacĂ©e par un complĂ©ment circonstanciel trĂšs marquĂ© maintenant ». Enfin, le prĂ©sent de vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale est remplacĂ© par lâimpĂ©ratif. Le souci dâinstruire et de plaire du moraliste est remplacĂ© par un jeu de mot assassin. Dans ce dernier vers, chanter » devient danser ». CâĂ©tait une image courante Ă lâĂ©poque danser » Ă©tait utilisĂ© pour parler des pendus, ou mĂȘme des suppliciĂ©s sur la roue. Câest dâailleurs le sens cachĂ© de la chanson Jean petit qui danse », qui est torturĂ© de sa main, de son pied, etc. Ici, danser vient Ă la place de mourir de faim et de froid, la mĂ©taphore reprĂ©sente les mouvements rythmiques des spasmes de lâagonie. Cette fable de La Cigale et la Fourmi » se trouve juste avant Le corbeau et le renard » si la pitiĂ© inspirĂ©e par la cigale nâaura servi Ă rien, la flatterie du renard sera plus efficace⊠Mais est-ce que pour autant La Fontaine encourage les courtisans Ă flatter le roi pour obtenir des faveurs ? On voit bien dĂ©jĂ que, loin de prescrire des comportements systĂ©matiques, La Fontaine invite son lecteur Ă utiliser sa sensibilitĂ© et son esprit critique pour mieux se guider dans le monde des humains, qui est parfois plus cruel que le monde des animaux. Conclusion La Fontaine utilise toutes les ressources du rĂ©cit et la musicalitĂ© du vers pour impliquer son lecteur, et marquer les esprits. Il part de la fable d'Ăsope, mais il apporte tout un soin Ă l'Ă©criture pour mieux instruire et plaire. DerriĂšre la morale apparente, qui valorise la prĂ©voyance de la fourmi, contre la nĂ©gligence de la cigale ; on trouve plusieurs dissonances. Le fabuliste montre une certaine bienveillance Ă l'Ă©gard de la cigale, et rend la morale suffisamment implicite pour obliger le lecteur Ă chercher plus loin. Et en effet, Ă travers cette mise en scĂšne des animaux, La Fontaine ne s'adresse pas tant aux petits Ă©pargnants et aux artistes, qu'au roi lui-mĂȘme et Ă ses ministres. En obligeant son lecteur Ă confronter cette petite histoire avec la sociĂ©tĂ© rĂ©elle, La Fontaine donne Ă la fable une dimension profondĂ©ment humaine et universelle. âš La Fontaine, Les Fables - La Cigale et la Fourmi texte âš La Fontaine, Les Fables đ La Cigale et la Fourmi axes de lecture âš La Fontaine, Fables đ§ La Cigale et la Fourmi podcast âš Les Fables de La Fontaine - đ I,1 La Cigale et la Fourmi analyse en PDF âš La Fontaine, Les Fables âïž La Cigale et la Fourmi guide pour un commentaire composĂ©
Lacigale et la fourmi parodiée en argot. LA CIGALE ET LA FOURMUCHE La cigale ayant bagoulé tout l'été En grattant sa guimauve dans les karaokés Vira dans la mouscaille et se cailla les
Uploaded byJelena Kremanac 100% found this document useful 2 votes2K views1 pageDescriptionAdaptation thĂȘatrale pour les Ă©lĂšves de 12/13 ans. FLECopyright© Attribution Non-Commercial BY-NCAvailable FormatsDOC, PDF, TXT or read online from ScribdShare this documentDid you find this document useful?Is this content inappropriate?Report this Document100% found this document useful 2 votes2K views1 pageLa Cigale Et La Fourmi Adaptation ThĂȘatraleUploaded byJelena Kremanac DescriptionAdaptation thĂȘatrale pour les Ă©lĂšves de 12/13 ans. FLEFull description
LaFourmi et la Cigale Variations sur un air connu Fran ois Mougenot Distribution Avec Fran ois et Jacques Mougenot Mise en sc ne et couplets : Jacques Mougenot Lumi res : Eric Milleville Un spectacle pr sent par Sc ne et Public Ă Pierre Beffeyte. Une coproduction Th tre de l!H bertot Ă Canal 33 Ă Pascal Legros Productions. Dates : du 4 au 7 mars 2008 Lieu : Th tre Jean Vilar Dur
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Lacigale et la fourmi. Catégorie : Poésie. Date de publication sur Atramenta : 14 janvier 2014 à 14h52. DerniÚre modification : 25 juin 2019 à 12h20. Longueur : Environ 1 page / 133 mots. Temps de lecture : Environ 27 secondes. Lecteurs : 151 lectures + 37 téléchargements.
ï»żLa cigale et la fourmi » est le titre de lâune des plus cĂ©lĂšbres fables de Jean de la Fontaine. Le moraliste classique y donne Ă voir deux attitudes opposĂ©es celle de la cigale et celle de la fourmi. Nous vous proposons dâabord le texte intĂ©gral du poĂšme, Ă lire ou Ă tĂ©lĂ©charger pour lâimprimer. Puis, une analyse du texte et de la morale de cette fable. Enfin, en miroir, nous proposons le texte et une brĂšve introduction Ă la parodie La cimaise et la fraction » de Raymond Queneau. La Cigale, ayant chantĂ© Tout lâĂ©tĂ©,Se trouva fort dĂ©pourvueQuand la bise fut un seul petit morceauDe mouche ou de alla crier famineChez la Fourmi sa voisine,La priant de lui prĂȘterQuelque grain pour subsisterJusquâĂ la saison vous paierai, lui dit-elle,Avant lâaoĂ»t, foi dâanimal,IntĂ©rĂȘt et Fourmi nâest pas prĂȘteuse ;Câest lĂ son moindre faisiez-vous au temps chaud ?Dit-elle Ă cette et jour Ă tout venantJe chantais, ne vous chantiez ? jâen suis fort aise Et bien ! dansez maintenant. Jean de La Fontaine, Fables. PrĂ©sentation de la fable la cigale et la fourmi » Introduction Dâabord, câest la premiĂšre fable du premier recueil. Dâailleurs, il faut rappeler que le recueil est constituĂ© de 124 fables, divisĂ©es en 6 livres. Il paraĂźt en mars 1668. De plus, ce recueil est dĂ©diĂ© au Dauphin, le fils de Louis XIV et de Marie-ThĂ©rĂšse, alors ĂągĂ© de 6 ans et demi. DĂšs lors, ce livre de fable a une vocation Ă©difiante. Par ailleurs, la dĂ©dicace est en prose, suivie de la PrĂ©face au lecteur, de la traduction libre de la Vie dâEsope ». La cigale et la fourmi » est justement inspirĂ©e dâune fable dâ Fontaine Ă©crit »Ainsi ces fables sont un tableau oĂč chacun de nous se trouve dĂ©peint ». Or, nous allons le voir, il sâagit bien davantage dâanthropomorphisme que de prĂ©cision dâentomologiste. Une fable fantaisiste Jean-Henri Fabre 1823-1915 dans ses Souvenirs entomologiques relĂšve les erreurs du fabuliste. Dâabord, en ce qui concerne la cigale. En effet, celle-ci ne dispose pour sâalimenter que dâun suçoir. Elle ne se nourrit ni de mouches ni de y a dâautres libertĂ©s prises par rapport au rĂ©el La cigale meurt Ă la fin de lâĂ©tĂ©. Elle ne peut donc crier famine quand la bise » la fourmi, qui dort en hiver dans sa fourmiliĂšre ne peut lâentendre. Dâailleurs, elle est carnivore? Elle nâamasse donc pas le grain. On le voit, La Fontaine ne cherche pas Ă faire preuve de rĂ©alisme, il sâefforce plutĂŽt de crĂ©er un monde et des protagonistes Ă notre image. La cigale et la fourmi » morale Les premiers vers nous prĂ©sentent le personnage de la cigale. Elle a profitĂ© de lâĂ©tĂ©, sâest amusĂ©e sans songer au lendemain. Elle nâa donc pas anticipĂ© son avenir et se trouve sans lâinverse, la fourmi a travaillĂ© dur et nâa pas gaspillĂ© ses ressources. Elle se trouve donc en capacitĂ© dâaffronter lâavenir si la fourmi refuse de prĂȘter Ă la cigale câest dans la logique de sa dĂ©marche de ne pas dĂ©penser vainement. Le partage ne fait donc pas partie de son mode de morale est ici implicite la fourmi se refuse Ă venir en aide Ă la cigale qui se trouve prise au dĂ©pourvu. Elle la renvoie Ă son attitude frivole et cette fable est devenue si cĂ©lĂšbre quâelle a fait lâobjet dâune parodie de Raymond Queneau, La cimaise et la fraction ». Nous ne rĂ©sistons pas au plaisir de partager cette lecture avec toi LA CIMAISE ET LA FRACTION La cimaise ayant chaponnĂ©Tout lâĂ©ternueurSe tuba fort dĂ©purativeQuand la bixacĂ©e fut verdie Pas un sexuĂ© pĂ©trographique morioDe moufette ou de alla crocher frangeChez la fraction sa volcaniqueLa processionnant de lui primerQuelque gramen pour succomberJusquâĂ la salanque nuclĂ©aire. Je vous peinerai, lui discorda-t-elle,Avant lâapanage, folĂątrerie dâAnnamite !Interlocutoire et priodonte. »La fraction nâest pas prĂ©visible Câest lĂ son molĂ©culaire dĂ©fi. Que ferriez-vous au tendon cher ?Discorda-t-elle Ă cette Ă©narthrose.â Nuncupation et joyau Ă tout vendeur,Je chaponnais, ne vous dĂ©ploie.â Vous chaponniez ? Jâen suis fort bien ! dĂ©bagoulez maintenant. » Raymond Queneau, 1973. La cimaise et la fraction » explication Dâabord, rappelons que Raymond Queneau appartient Ă lâOulipo. Mais quâest-ce que lâOulipo? Câest lâouvroir de littĂ©rature potentielle. Câest un groupe qui sâest créé au milieu du XXĂšme siĂšcle avec la volontĂ© de tester les potentialitĂ©s du langage. Pour ce faire, ils se donnent des contraintes qui force leur exemple, pour La cimaise et la fraction », Raymond Queneau a respectĂ© la contrainte suivante Substantif-adjectif-verbe + 7. Autrement dit, il a suivi un modĂšle simple de construction syntaxique substantif câest-Ă -dire nom commun+ adjectif+verbe. A cette premiĂšre contrainte dâĂ©criture, une seconde a Ă©tĂ© ajoutĂ©e prendre le septiĂšme mot du dictionnaire par rapport au mot employĂ© dans la fable de La Fontaine. Ainsi, cimaise » est le septiĂšme mot du dictionnaire aprĂšs le mot cigale ».LâOulipo sâefforce de faire interagir les mathĂ©matiques avec la la cigale devient la cimaise » et la fourmi est une fraction » dans la réécriture de Queneau. Au fond, le sens de la fable est conservĂ© car la cimaise correspond bien aux travers de la cigale dans la fable de La Fontaine. Elle incarne lâinstabilitĂ© artistique et lâinconscience. Au contraire, la Fourmi est une fraction mathĂ©matique. On lui associe la rigueur et lâordre. Lâopposition entre les deux personnages » de la réécriture est ainsi le rĂ©sultat montre bien que la dĂ©marche de lâOulipo est tout Ă fait rĂ©ussie. Effectivement, il faut se dĂ©prendre des habitudes pour faire Ă©merger la plus, La cimaise et la fraction » est une réécriture amusante, humoristique, dâun texte patrimonial. Raymond Queneau montre ainsi une dĂ©marche de rĂ©appropriation dâune culture littĂ©raire collective. Nous espĂ©rons que cette lecture de La cigale et la fourmi » a Ă©tĂ© plaisante. NâhĂ©site pas Ă partager tes rĂ©flexions de lecteurs dans les commentaires. Pour aller plus loin tu seras peut-ĂȘtre intĂ©ressĂ© par la lecture de fiches ou de textes complĂ©mentaires âFiche sur le classicisme âFiche biographique sur Jean de la Fontaine âDissertation sur Les fables de La Fontaine + corrigĂ© âLes fables PDF â Le corbeau et le renard » texte + analyse â Le liĂšvre et la tortue » texte + analyse â Les animaux malades de la peste » texte â Le Petit Poucet » de Charles Perrault texte+ rĂ©sumĂ©+ morale â La belle au bois dormant » histoire de Charles Perrault Navigation des articles
LaCigale Et La Fourmi Texte Original. Voir cette Ăpingle et d'autres images dans grade 3 par Yolly B. Rebus Enfant. La Trousse De Sobelle. Anglais Cm2. Lecture ComprĂ©hension Ce2. Bd Francais. Histoire Cm2. Le Subjonctif.
Lacigale et la fourmi La cigale, ayant chantĂ© Tout l'Ă©tĂ©, Se trouva fort dĂ©pourvue Quand la bise fut venue : Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la fourmi sa voisine, La priant de lui prĂȘter Quelque grain pour subsister Jusqu'Ă la saison nouvelle. "Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'OĂ»t
Lacigale ayant chantĂ© Tout lâĂ©tĂ©, Se trouva fort dĂ©pourvue Quand la bise fut venue. Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine,
LaCigale et la Fourmi (Jean de la Fontaine) RĂ©sumĂ©: La cigale nâa pas de manger pour lâhiver parce quâelle a fait de la musique tout lâĂ©tĂ©. Elle va chez la fourmi et demande quelque chose a manger. La fourmi est avare (geizig) et ne veut pas donner de sa rĂ©serve a la cigale. Quand la fourmi revient (erfahren) pourquoi la cigale
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